Tous les matins je casse le vent, ça me purifie, c'est important

Keith & Maïke

Alors que la veille, avant ce dîner avec les collègues de travail de mon mari, j’étais allée chez mon cousin simplement pour aller récupérer mes chaussures, j’étais ressortie en faisant la promesse à Keith que nous irions faire les boutiques, et que nous prendrions tout le temps voulu pour m’acheter une nouvelle paire de chaussures déjà, et probablement d’autres articles, au gré de notre volonté, de nos envies et besoins du moment. Toutefois, ce que je n’avais pas prévu, c’était que ce fameux dîner s’était terminé plus tard que je ne l’aurais cru, et par conséquent, la nuit fut plus courte, et le lever, plus pénible. Heureusement, pas besoin de réveil dans mon cas; le mien s’appelait « bébé », plus exactement Everleigh, qui se leva beaucoup plus tôt que tout le monde. Mon premier réflexe fut alors d’aller m’occuper d’elle, changer sa couche, lui donner une bouteille de lait afin qu’elle puisse se rassasier un peu. Lorsqu’elle fut un peu plus tranquille, je regardai l’heure, réalisant que malgré le fait que j’aurais dormi un peu plus, il faudrait bientôt que je me bouge, histoire d’aller retrouver Keith. J’allai donc me préparer, et réalisant qu’au moment de partir, personne n’était levé encore, tous ayant décidé de faire la grasse matinée, je laissai une note à mon chéri, puis j’emmenai Everleigh avec moi. Je l’installai dans la voiture, et au moment où j’allais démarrer, je reçus un message de la part de mon cousin, me demandant où j’étais. Je lui répondis alors, rapidement : « J’arrive dans dix minutes ! Je quitte la maison ! » Sans attendre plus longtemps, je pris la route vers le centre commercial, et lorsque j’arrivai dans le parking quasi désert à cette heure, je me rendis compte, à mon plus grand amusement, que la place juste à côté de celle de mon cousin était libre. Je décidai alors de lui faire une surprise, et je me garai dans la fameuse place libre, klaxonnant un coup avant de baisser ma vitre et lui dire : « Salut toi ! » avec un sourire.

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Keith & Maïke

Lorsque j’avais vu le message de mon cousin qui mentionnait qu’il était déjà sur place et m’attendait, je l’avais sitôt imaginé s’ennuyer à mourir dans sa voiture en train de patienter que moi je daigne me pointer le nez au centre commercial. De ce fait, j’avais voulu ne pas le faire poireauter très longtemps, mais selon ce que j’avais pu voir à mon arrivée, Keith avait trouvé un moyen de s’occuper dans la voiture tandis qu’il m’attendait. En effet, j’avais cru le voir danser seul dans son véhicule l’espace d’un instant, mais malheureusement pas assez longtemps à mon goût, mon coup de klaxon pour signaler ma présence l’ayant fait cesser de se dandiner ainsi. Avoir su, je ne l’aurais pas fait, et je l’aurais espionné en douce pendant un instant, me doutant que j’aurais bien ri de le voir ainsi sans qu’il remarque que j’étais là. Malheureusement, c’était trop tard; celui-ci me saluait déjà, me faisant remarquer ma rapidité. Je lui répondis alors, tout sourire : « Je ne voulais pas te faire attendre des tonnes, quand même ! Et puis, j’habite pas très loin, donc ça s’est bien passé ! » Ayant bien sûr entendu la voix de son grand cousin, Everleigh manifesta sa joie en babillant quelque peu, ce qui me poussa alors à ajouter à l’adresse de Keith : « J’espère que ça ne te gêne pas, j’ai emmené de la compagnie ! » Puis, sur ces mots, je descendis la vitre arrière, histoire que mon cousin puisse apercevoir ne serait-ce qu’un peu le siège auto dans lequel Everleigh était confortablement installée.

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Keith & Maïke

Pensant bêtement que mon cousin allait être content de voir sa petite-cousine, puisqu’aux dernières nouvelles, Keith ne semblait pas détester mes enfants, je demeurai à la fois choquée et offusquée lorsque celui-ci dit – en blague, mais c’est vexant quand même – qu’il n’était pas gêné par la présence de ma benjamine, comparant celle-ci à un petit animal. Heureusement pour lui que je n’étais pas près de sa personne, puisque je l’aurais certainement frappé, et apparemment, il l’avait deviné, puisqu’il se protégeait déjà les bras. À la place, je ne dis rien dans un premier temps, puis je sortis du véhicule pour aller chercher Everleigh dans son siège après avoir remonté la vitre et coupé le contact. Puis, je me penchai sur ma fille, et je lui dis : « Dis à tonton Keith qu’il est méchant, méchant ! » J’avais pris la peine de répéter le mot deux fois, histoire qu’elle le comprenne bien. Après tout, à un an et demi, elle commençait tout juste à parler, et moi, mère indigne que je faisais, je m’affairais déjà à la corrompre en lui apprenant les mauvais mots. Quoiqu’il en soit, lorsque je l’eus prise dans mes bras pour la tirer du siège, je pris une petite pause dans mon geste sitôt qu’elle fit face à Keith, et à ma plus grande fierté, elle lui lâcha un « Méssant ! » qui me fit rire comme pas possible, tandis que je l’emmenais vers le coffre pour prendre la poussette. Tandis que je la sortais du coffre à une main, je dis à l’adresse de mon cousin : « Tu vois ? Sur le coup, j’ai rien dit ! » Je gardai alors mon sourire, peu craintive que Keith vienne me frapper, sachant parfaitement qu’il avait plus de classe que ça, ou du moins, je l’espérais.

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Keith & Maïke

Comme je le pensais, Keith ne me frappa pas – parce que s’il l’avait fait, ça aurait été mal pour lui – mais il lâcha une nouvelle raillerie qui comparait Everleigh à un animal, ce qui lui valut un regard noir de ma part. Il n’était méchant, puisqu’heureusement, je savais qu’il plaisantait. Depuis le début, nous ne faisions que plaisanter, même si je fus quelque peu plus sérieuse lorsque je lui dis : « Tu ne t’en sauveras pas ! Tu me dois une paire de chaussures, que tu le veuilles ou non ! » Enfin, non, ce n’était pas très sérieux au final, puisque j’étais parfaitement en moyens de me procurer une nouvelle paire sans l’aide de qui que ce soit. Toutefois, je voulais garder l’illusion que nous venions pour cela seulement, même si je savais pertinemment que mon cousin avait souligné son anniversaire peu de temps auparavant, et par conséquent, je voulais lui acheter un petit quelque chose. Toutefois, si je lui disais, ce ne serait pas une surprise, d’où le fait que je voulais taire ce fait. Histoire de ne pas en rajouter, je m’empressai de déplier la poussette pendant qu’Everleigh attendait sagement debout à côté de moi. Sitôt qu’elle fut dépliée, je déposai la petite dedans, m’assurai qu’elle était bien installée, puis je pris le sac avec ses affaires pour le déposer dans le compartiment sous ma fille. Je refermai ensuite le coffre au même moment où Keith me demanda où j’étais prête. Je le gardai alors, et je dis : « Oui, maintenant je suis prête, on peut y aller ! »

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Keith & Maïke

Même si je m’affairais à préparer la poussette et tout ce qui venait avec, chose qui demandait une grande partie de mon attention, je pus quand même assister à la petite discussion entre ma fille et son grand cousin. Enfin, discussion était un grand mot, puisque Keith avait simplement posé une question à la petite, question à laquelle Everleigh répondit par un petit rire tout simplement adorable. Je me surpris même à faire un large sourire que je dissimulai en me penchant pour mettre le sac dans le compartiment de la poussette. Ce fut à ce moment que je fus prête à partir, et sans attendre plus longtemps, nous nous dirigeâmes tous vers le centre commercial. Nous ne marchâmes pas très longtemps avant de trouver une première boutique de chaussures, boutique qui avait attiré mon attention que très rarement, puisqu’elle semblait particulièrement huppée, et ce n’était pas cela que je cherchais nécessairement, mais malgré tout, nous y entrâmes quand même, et je regardai quelques chaussures vite fait. Puis, je vis une paire de talons qui ressemblait un peu à celle que j’avais, mais plutôt que de m’y intéresser pour moi, je la montrai à mon cousin, et je dis : « Elle est chouette, non ? Pour toi, pas pour moi ! » avant de le regarder avec un sourire espiègle. Je n’avais pas pu retenir une blague faisant allusion au spectacle que j’avais eu hier, ce n’était pas possible. Maintenant, c’était fait, restait juste à voir comment Keith réagirait.

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Keith & Maïke

Suite à la réponse de Keith, tout ce que je sus faire, ce fut de hausser les épaules et dire, comme si de rien n’était : « Suffit de demander la taille la plus grande qui se fait et le problème est réglé ! », ajoutant à mon propos un petit sourire malicieux en coin. Je ne supposais pas nécessairement par mes propos que mon cousin avait de grands pieds – quoique, oui quand même, comparativement à une femme – mais s’il voulait des chaussures de femme, alors il faudrait jouer dans les grandes pointures, c’était certain. Quoiqu’il en soit, il était évident que Keith et moi n’avions pas fini de nous embêter l’un et l’autre, d’autant plus que celui-ci me relança en me proposant une paire de chaussures tout simplement affreuse. Franchement, je ne voyais pas qui pourrait acheter une telle atrocité, pas même une mamie quoi ! Je fis mine de m’étouffer devant l’horreur, et je dis : « Jamais de la vie ! Ça ne ferait pas bien ressortir le vernis que j’ai mis sur mes ongles d’orteil ! » Puis, je me penchai vers Everleigh, toujours tranquille dans sa poussette, et je dis : « Tonton a des drôles de goût, n’est-ce pas ma chérie !? », attendant de voir si elle allait réagir, ce qui serait plutôt marrant dans la situation présente, même si je ne m’y en attendais pas précisément, vu comment les bébés pouvaient être imprévisibles parfois.