Camille & Chelsie

Please make me believe there is still some magic

Chelsie n’y avait pas pensé auparavant, puisqu’elle tentait de ne pas se concentrer sur des pensées trop négatives depuis sa sortie de l’hôpital, mais à l’approche de Noël, alors qu’elle cherchait ce qu’elle pourrait faire à ce moment bien spécial de l’année, elle avait réalisé que c’était le premier Noël en cinq ans qu’elle ne passerait pas en compagnie de sa petite Kyah. Bien qu’elle s’était efforcée de rester forte ces dernières semaines, elle n’avait pas pu s’empêcher de se montrer triste et verser une larme à cette idée, se rappelant comment la petite adorait ce moment de l’année, ses yeux qui brillaient lorsque Chelsie lui apportait un petit cadeau, qu’elle achetait avec le peu de moyens qu’elle avait en s’assurant que celui-ci allait plaire à sa fille. Toutefois, cette année, Chelsie n’avait aucun cadeau à acheter, sauf peut-être à la mère de Kyah, qui partageait cette situation, en quelques sortes.  Pour cette raison, la jeune femme voulait se rendre au marché de Noël, mais elle ne se voyait pas y aller toute seule. Toutefois, elle n’avait pas le choix, mais alors qu’elle était en train de se résigner à s’y rendre, elle reçut un message de la part de Camille, lui proposant justement d’y aller. C’est sans hésitation et même avec l’ombre d’un sourire aux lèvres que Chelsie accepta, finissant alors de se préparer pour rejoindre Camille à l’entrée du marché, comme convenu dans l’échange de messages qu’ils avaient effectué.

(c) Mayiie

Camille & Chelsie

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Sitôt prête, la jeune femme était sortie de son appartement, requérant les services d’un des taxis qui semblaient postés en permanence à l’entrée de l’hôtel, considérant que normalement, les touristes, à moins de faire une location, ne possédaient pas de voiture pour se déplacer d’un endroit à l’autre dans la ville. C’était le cas de Chelsie, qui n’avait même pas encore son permis de conduire, le temps et l’argent lui ayant manqué ces dernières années avec l’arrivée et le départ de Kyah dans sa vie. De ce fait, le taxi était le moyen le plus simple de se rendre sur les lieux, et ce, sans se perdre. Quelques minutes après avoir annoncé sa destination au chauffeur et s’être installée sur la banquette arrière de la voiture, Chelsie aperçut alors des kiosques sur la rue piétonne, une vie animée qui lui arracha un sourire et lui donna un air rêveur qui lui fit oublier pendant un instant que le véhicule s’était arrêté et que le conducteur lui réclamait maintenant le prix de la course. Tirée de sa rêverie, la jeune femme chercha dans son sac à main et paya le chauffeur avant de le remercier rapidement et s’extirper du véhicule. Puis, elle commença à marcher dans les environs du marché, non seulement pour s’émerveiller de ce qui pouvait s’y trouver, mais aussi, et surtout, voir si Camille était arrivé. Finalement, ce fut lui qui la trouva, et elle ne put pas s’en montrer davantage soulagée, puisqu’elle se voyait bien mal se perdre alors que son ami n’était pas arrivé. Elle exprima son soulagement et sa bonne humeur par un sourire alors qu’elle lui répondait : « Salut ! Merci beaucoup de l’invitation, ça me fait vraiment plaisir que tu me l’aies demandé. » Elle marqua alors une pause, et ajouta, un peu plus timidement : « Ça va ? »

(c) Mayiie

Camille & Chelsie

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« Ça va bien ! » C’est avec un sourire renouvelé que la jeune femme répondit à son ami, mettant par exprès l’emphase sur le « bien » qu’elle avait prononcé. En effet, Camille était l’un des seuls avec lesquels elle réfléchissait sa réponse à cette question pourtant si banale, à laquelle nombreuses personnes mentaient tous les jours, plusieurs fois par jour, essentiellement parce qu’elle était posée par formalité, non pas par intérêt. Pour Chelsie, avec Camille, c’était différent, et elle jugeait qu’elle se devait de prendre le temps de répondre adéquatement, sincèrement, comme si c’était là un moyen d’exprimer sa gratitude par rapport à tout ce que le jeune homme avait pu faire pour elle depuis son arrivée ici, à commencer par être son psychologue, puis probablement son seul ami, celui qui faisait le plus attention à elle, preuve étant qu’il avait pris la peine de l’inviter ici. Cela ne fit qu’accroître l’impatience de Chelsie à découvrir comment Noël pouvait se passer aux Bahamas, bien que les Noëls sans neige, elle avait déjà connu cela, vu qu’elle habitait déjà dans un endroit chaud auparavant. D’ailleurs, elle ne tarda pas à demander : « Alors, par où on commence ? »

(c) Mayiie

Camille & Chelsie

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Regardant la direction que Camille pointait, Chelsie ne mit pas de temps avant d’acquiescer et lâcher un petit : « Allons-y. » qui fut accompagné d’un petit sourire. Après tout, la demoiselle ne voyait pas pourquoi elle s’opposerait à cette proposition, considérant qu’elle n’était jamais venue en ces lieux pendant cette période de l’année et que de ce fait, c’était la première fois qu’elle voyait tous ces stands, toute cette animation, et pour tout dire, cela ne lui déplaisait pas. Elle appréciait ce qu’elle voyait, à un tel point que l’espace d’un instant, elle se perdit dans toute cette féérie, et elle n’entendit pas tout de suite que Camille lui avait parlé. Elle secoua la tête brièvement lorsqu’elle capta qu’il venait de lui poser une question, et elle tourna le regard en sa direction pour lui répondre, gênée de son manque d’attention : « Oh euh… Non, c’est la première fois. Et toi ? » Puis, elle attendit la réponse de son ami, mais au même moment, ils passèrent devant un marchand qui vendait quelque chose que Chelsie ne sut pas voir dans un premier temps, puisque son regard était posé sur Camille et non cette fameuse personne. Elle put toutefois l’entendre, puisque celui-ci dit, haut et clair, semblant soudainement s’adresser à son ami : « Allez, mon cher monsieur ! Achetez un petit quelque chose pour votre compagne ! » Chelsie ne sut pas vraiment ce que cet homme voulait dire par « compagne », mais vu le ton de voix qu’il avait employé, cela n’avait rien d’amical, du moins, pas aux yeux de la jeune femme. Enfin, si cela avait été banal pour elle, elle n’aurait certainement pas gloussé légèrement, toute timide par rapport à cette idée, et ne sachant surtout pas quoi dire.

Camille & Chelsie

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Finalement, Chelsie n’obtient pas réponse à sa question, puisqu’au moment où Camille semblait vouloir répondre, les deux jeunes gens se firent interrompre par un marchand qui souhaitait les attirer vers leur commerce. La demoiselle ne se vit pas insultée du fait que le jeune homme ne lui avait pas répondu, compte tenu que les circonstances ne s’y prêtaient pas et qu’il ne s’agissait pas là d’une question cruciale, simplement un retour des choses banal et par pure curiosité. De plus, la situation dans laquelle ils se trouvaient maintenant, puisqu’ils ne pouvaient pas vraiment se permettre de tout simplement ignorer l’homme, à présent, vu son insistance, demandait peut-être un peu plus d’attention et de délicatesse. En effet, le marchand était adorable de croire qu’ils étaient ensemble, Chelsie ne pouvait pas le nier, mais tel que Camille semblait vouloir le dire, ils n’étaient pas ensemble. Bien que cela soit la vérité, Chelsie ne put s’empêcher de penser que la situation était quelque peu étrange, et elle ne comprit pas tout de suite pourquoi elle se sentait si perturbée par celle-ci. Après tout, en temps normal, Camille était un ami, un ami qui l’avait plus aidée que quiconque, mais un ami quand même. Pourquoi se sentait-elle si complexée du fait que cet homme croit qu’ils étaient ensemble, alors qu’ils ne se tenaient pas la main, rien de tout cela ? Jugeant préférable de ne pas faire de remous, histoire de ne pas être encore plus embarrassée, elle garda le silence, se permettant malgré tout de regarder son ami, les yeux écarquillés, quand celui-ci, paraissant amusé de la situation, contrairement à Chelsie, accepta l’offre du monsieur. Ne voulant certainement pas que Camille dépense pour elle, sa seule réaction fut de lui dire, tout timidement : « Tu sais, tu n’es pas obligé d’acheter quoi que ce soit… »

Camille & Chelsie

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Le premier réflexe de Chelsie au moment où Camille lui dit que cela lui ferait plaisir de lui faire un cadeau fut de plonger son regard dans le sien et voir si cela n’était que pour jouer, ou s’il y avait une pointe de sincérité dans ce qu’il disait. Étrangement, elle se rendit compte que sur ce point, Camille ne semblait pas jouer la comédie, qu’il voulait réellement lui offrir quelque chose. Elle se doutait bien que si le marchand ne l’avait pas poussé à le faire, peut-être n’aurait-il pas insisté pour lui acheter quoi que ce soit, et elle ne lui en aurait pas voulu. Après, peut-être elle se trompait, peut-être que Camille n’était qu’un bon acteur et tentait de convaincre le monsieur le plus possible, compte tenu que Chelsie n’était pas vraiment crédible à ce moment précis. Gardant alors son air timide, elle esquissa un petit sourire, puis elle lâcha un léger « Merci, c’est gentil… » à l’adresse de son ami avant de porter son attention sur les marchandises proposées par le vendeur. Par politesse, Chelsie s’efforça de ne pas rire, compte tenu du fait que même si cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas été en couple, il n’en reste pas moins que ce n’était certainement pas des cadeaux que les petites-amies seraient du genre à apprécier. Puis, la demoiselle regarda un peu plus loin dans le stand, et vit alors une petite peluche adorable d’un ourson vêtu en Père Noël. Tentant alors de se prendre un peu plus au jeu, elle enroula son bras autour de celui de Camille, puis elle lui pointa la peluche en question en disant sur un ton qui se voulait enjoué : « Regarde comme elle est mignonne ! »

Camille & Chelsie

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Histoire de ne pas dévoiler leur petit manège au commerçant, Chelsie tenta de ne pas le montrer, mais elle se sentit légèrement tendue lorsque Camille lui entoura soudainement les épaules, histoire de rendre l’histoire de couple plus crédible. Elle était tendue essentiellement parce qu’un frisson l’avait parcourue, un frisson qu’elle ne pouvait tout simplement pas expliquer. Ne voulant certainement pas se faire de fausses idées, elle préféra se concentrer sur ce que proposait le marchand, repérant alors cette peluche tout à fait adorable. À une certaine époque, il est certain qu’elle l’aurait achetée pour Kyah, et elle ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur à cette pensée. En revanche, et c’était la signe qu’elle était sur la bonne voie dans son processus de guérison, elle ne craqua pas d’aucune façon, se contenta de regarder son ami tandis que celui-ci lui demandait si elle voulait avoir cette peluche. Toute timide, elle hocha la tête positivement, mais plongea un regard relativement doux, sans aucune insistance, dans les yeux de son ami. Puis, elle ajouta, histoire de garder le rôle, et peut-être retrouver un peu d’amusement dans tout ce manège : « J’aimerais beaucoup, elle est vraiment trop mignonne ! » Le commerçant ayant suivi leur échange avec attention – tellement que ça en devenait presqu’étrange – celui-ci affirma : « Alors, ce sera la peluche pour la charmante demoiselle ? » Chelsie le regarda alors l’espace d’un instant avant de reporter son attention vers Camille, espérant au plus profond d’elle-même que la peluche, si jamais son ami allait au bout de son idée, ne soit pas hors de prix, parce qu’il était hors de question, selon elle, qu’il lui fasse un énorme cadeau, déjà qu’il lui en fasse un était considérable à ses yeux.