L

égèrement bourrée, voir beaucoup, je ne comprenais plus vraiment ce qui se passait autour de moi et franchement, je m’en fichais pas mal. Je dansais comme une dingue, ne pensant à rien d’autre qu’au prochain mec qui m’offrirait un verre. C’était ce que je voulais, ne penser à rien, faire le vide dans mon esprit. Et cela se passait plutôt bien puisque j’étais incapable de savoir combien de verres j’avais bu et encore moins de résister aux avances des multiples garçons. J’en embrassais un et acquiesçait à tout ce qu’il disait sans en comprendre un mot. Me doutant que tout cela allait finir en partie de jambe en l’air, je ne voyais pas d’inconvénient à le suivre dehors. Cependant, il ne semblait pas vouloir ça, ou alors pas dans un lit et dans tous les cas, je trouvais ça plutôt drôle. Il m’entraîna près d’un muret sur lequel il fit glisser la poudre blanche. Je ne comprenais pas vraiment, mais j’arrivais à trouver un semblant de lucidité en reconnaissant la drogue. Sauf que dans mon esprit tout s’emmêlait, je ne devais pas le faire, ne pas craquer aussi facilement, mais j’en mourrais d’envie. L’homme à mes côtés ne cessait de m’y inciter, alors que je le repoussais, mais moins violemment à chaque fois, n’ayant pas la force d’y résister trop longtemps.

code by Mandy

U

ne fois que l’homme eut déposé la poudre devant mes yeux, je n’arrivais plus à m’en détacher. J’imaginais assez facilement ce que cela me ferait de la prendre et tout mon corps le réclamait. Malgré tout, mon cerveau, étonnement, était toujours en état de marche et voulait y résister. Je ne comprenais rien et je clignais plusieurs fois des yeux pour essayer de me concentrer, afin de discerner ce qui était bien ou pas. Cependant, l’homme m’en rapprochait davantage et il ne me restait plus beaucoup de volonté pour ne pas franchir le pas. Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’un homme, un genre de géant, même pour moi avec mes talons, qui m’attira un peu plus loin. J’avais envie de râler, mais une part de moi lui était tout de même reconnaissante, ne sachant pas quelle bêtise j'aurais pu faire. Enfin, jusqu’à ce que je reconnaisse le son de sa voix et me crispais. Mon compagnon finit par partir sous les ordres d’Aidhàn et je ne trouvais pas assez de force en moi pour partir à mon tour, pour éviter de l’affronter. Comme si mon corps était vidé, je me laissais attraper par le brun et il me fallut un certain temps pour réagir. II croyait que j’allais replonger, je pouvais discerner la pitié dans sa voix même en étant bourré. Énervée, je le repoussais alors violemment pour me libérer de son emprise et me retins au mur, qui par chance se trouvait là, afin de ne pas tomber.

- Non ! Ça te regarde pas de toute façon, laisse-moi !

Lui hurlais-je dessus comme une gamine, pas du tout convaincante. C’était un mensonge, mais j’avais trop honte pour lui avouer ce que j’avais eu envie de faire. Bien que son intention semblait bonne, je n'aimais pas qu'il m'ait vue dans cette position de doute et me soit venu en aide comme un héro. Mais surtout je ne voulais pas lui parler à lui et risquer de retourner en cage.

code by Mandy

E

ncore un peu sonné par les évènements, j’avais un peu de mal à me situer et la présence d’Aidhàn me rassurait moyennement, même si c’est lui qui venait de me sauver la mise. Sans lui les conséquences auraient été dramatiques, bien que je m’en serais rendue compte seulement le lendemain, une fois sobre. Je ne voulais pas lui devoir quelque chose et encore moins qu’il me prenne en pitié, comme il semblait le faire. J’essayais alors de le repousser, pour lui faire comprendre que je ne voulais pas de son aide, mais il n’en démordit pas et me reprit contre lui malgré tous mes efforts pour l’en empêcher. Je soupirais et me laissais faire, puisque je ne faisais pas le poids face à lui, surtout dans mon état. Bien qu’il faisait comme s’il n’allait pas me faire la morale, je ne le croyais pas et n’aimait vraiment pas qu’il continue d’exercer son autorité protectrice avec moi. Je savais prendre soin de moi, la plupart du temps. Je levais alors les yeux au ciel pour lui faire comprendre mon agacement et le laissait continuer, indifférente à ce qu’il pouvait bien me dire.

- Moi tu m’as pas manqué.

Lui dis-je en relevant mon regard vers lui et posant mes mains sur son torse pour le tenir à distance. Je ne savais pas vraiment si je pensais ce que je disais, mais mon ton malicieux ne se faisait pas très convaincant de toute façon. Puis je le regardais en fronçant les sourcils, pour qui il me prenait ? Et je rétorquais :

- J’ai pas besoin de toi d’abord. Et j’suis pas ton chaton !

code by Mandy