[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] J’avais recommencé. Je l’avais fait encore, alors que je m’étais promis que plus jamais je ne ferais une chose pareille, vu toute la douleur, toute la confusion que cela pouvait m’apporter. Cependant, je n’avais pas su me contrôler, je n’avais pas su contrôler mes pulsions, ces pulsions que je ne comprenais pas, que je ne pouvais pas admettre. Résultat; je me retrouvais légèrement – non, énormément – perturbé par les évènements, et j’avais simplement envie de hurler en y repensant. Cependant, si je faisais une chose pareille, je savais pertinemment que j’allais alerter ma sœur et mes deux meilleurs amis, ce que je ne voulais pas faire, puisque jamais je ne saurais leur avouer une telle chose. À vrai dire, il y avait une personne, une seule personne à qui je pouvais ouvertement en parler. Au départ, je n’avais pas prévu d’aller frapper à sa porte, mais j’étais maintenant si désemparé que je sentais que je n’avais pas le choix. De ce fait, sitôt que j’eus terminé mon service, je me rendis non pas à mon appartement, même si je portais encore mon uniforme, mais plutôt chez Siobhan, mon amie, frappant à la porte en espérant obtenir une réponse, puisque de nature impatiente, je ne savais pas si j’allais tenir longtemps en attente.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Je me suis encore disputée avec Bella, et le sujet est, une nouvelle fois, Evan. Elle a remarqué que ces derniers temps, son parrain est toujours là pour lui préparer le meilleur des petits déjeuners et elle veut savoir pourquoi il dort ici. Comme je me vois plutôt mal lui expliquer mes relations avec ledit parrain qui se prénomme Evan, elle s'est réfugiée chez Summer, encore. Maintenant que j'ai été la récupérer chez sa babysitter attitrée, elle est enfermée dans ma chambre et je suis assise contre la porte à essayer de faire preuve de psychologie et de sympathie pour la faire sortir en vain. Je sursaute quand j'entends sonner; cette personne, peu importe qui elle est, ne choisis pas son moment. Je reviens, ma chérie. S'il te plaît, ouvre... Je soupire et vais ouvrir la porte sur Cameron, l'air un peu paumé. J'ouvre en grand. Entre, Cameron, je t'en prie! Tout va bien? Je lui demande avant de coller un baiser sur sa joue. Je m'entends plutôt bien avec l'homme et je remarque qu'il est encore dans sa tenue de travail. Ce n'est pas habituel q'il soit dans cet état, et je ne peux m'empêcher d'être inquiète. Foutu instinct maternel.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À mon grand soulagement, il ne fallut que quelques secondes pour que la porte s’ouvre, et encore plus soulageant, que ce soit Siobhan qui l’ouvre et non sa gamine. Je ne savais même pas si elle me connaissait, d’ailleurs, cette petite, mais à vrai dire, je m’en moquais un peu, sauf à cet instant précis, où je me présentais à la porte de la demeure familiale parce que j’avais besoin de quelqu’un à qui parler, que je faisais preuve de faiblesse, que j’admettais ma vulnérabilité. Siobhan était probablement la seule sur qui je pouvais compter sur ce point, d’où le fait que je n’avais pas choisi de rentrer à l’appartement, où j’aurais trouvé Melba, Sage ou même Ellie pour discuter. J’étais limite persuadé qu’ils n’étaient pas au courant des drames pouvant se tramer dans ma vie, mais Siobhan, elle, oui, parce qu’elle avait ce petit quelque chose, probablement cet instinct maternel auquel je n’avais jamais eu droit, qui faisait en sorte que comme présentement, elle semblait avoir deviné que quelque chose clochait, vu mon air paumé, dépassé, qui ne me quittait pas depuis un bon moment. Acceptant sans hésiter son invitation à entrer dans sa demeure, je lui répondis, sans aucun détour : « Ouais ça va… Je crois… », puisqu’elle était bien la seule où je pouvais répondre sans passer par quatre chemins. Toutefois, cela ne voulait pas dire que j’étais prêt à foncer, à tout lui raconter, d’où le fait que j’ajoutai par la suite : « Et toi ? Je ne t’embête pas trop, j’espère. » Encore une fois, elle était probablement une des seules auprès de qui je m’informais de ne pas déranger, considérant que normalement, je jugeais ma présence comme une bénédiction à qui je l’offrais. Il fallait dire que ce que je voulais lui avouer n’était pas nécessairement joli, donc autant savoir si elle était prête à m’écouter ou pas avant de dire quoi que ce soit.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Siobhan se dispute énormément avec Bella, qui est devenue plutôt capricieuse. C'est essentiellement depuis que les deux filles sont arrivées de La Nouvelle Orléans. Mais quand elle voit la tête de Cameron, elle comprend rapidement qu'elle va avoir à s'occuper d'un deuxième enfant: son ami. Heureusement, elle est de nature à materner tout le monde et ça lui va très bien comme ça. Ainsi, elle fait directement entrer son ami qui a l'air un tant soit peu paumé. Elle lui demande si tout va bien, franchement inquiète pour lui. Ouais ça va… Je crois… Elle referme la porte derrière le grand brun et se tourne vers lui quand il lui pose une question. Et toi ? Je ne t’embête pas trop, j’espère. Elle se voit bien mal lui dire que si, il se trouve qu'elle est en plein drame familial. Mais un petit mensonge ne peutpas faire de mal. Oui oui, ça va. Non t'inquiètes, tu déranges pas? Une bière? Elle lui propose tout en se dirigeant vers le salon pour se servir un jus de fruit. Bella est dans sa chambre, donc elle nous entendra pas si tu veux qu'on parle. Et tu as une tête à vouloir qu'on parle. Elle lui fait un petit sourire timide.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Soulagé d’entendre mon amie me dire que je ne la gênais pas, je poussai un petit soupir qui se voulut discret, puis je hochai positivement la tête pour accepter la bière qu’elle me proposait. Honnêtement, ça ne pourrait pas me faire de mal, surtout que j’avais terminé mon service et que je ne reprenais pas avant le lendemain au soir, signifiant que j’avais bien le temps de faire disparaitre toute trace d’alcool dans mon organisme. De plus, cette bière pourrait peut-être faire en sorte que je pourrais m’ouvrir plus facilement à Siobhan, parce que même si normalement, je n’avais pas de difficultés à me confier à elle, il n’en demeurait pas moins que cette fois-ci, c’était beaucoup plus délicat et perturbant que tout ce que j’avais pu lui dire précédemment. Cependant, je ne me voyais pas ne pas me confier à qui que ce soit, sachant que si je gardais tout ça pour moi encore plus longtemps, j’allais sûrement exploser. Cependant, je n’allais pas aborder ce sujet on ne peut plus délicat avec Sio’ si sa fille était dans les parages, et comme si elle avait lu dans mes pensées, elle m’assura que celle-ci était dans sa chambre et ne pouvait pas nous entendre. D’une certaine façon, cela me rassurait qu’elle comprenne que ça n’allait pas, parce que je pourrais sauter cette partie dans mes explications, mais en même temps, la petite pourrait très bien descendre à un moment donné… Peu importe, l’envie et le besoin étant trop forts, je finis par dire : « Oui… » Je baissai alors la tête, comme un enfant qui avait fait une énorme bêtise et qui venait d’en évaluer les conséquences, et n’arrivant plus à regarder mon amie pendant un instant, je lui dis, limite en marmonnant : « J’ai fait une connerie, Sio’… Une énorme connerie… »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Visiblement, Cameron n’est vraiment pas bien. Siobhan est un peu comme sa confidente et elle le materne comme elle a tendance à le faire avec la totalité de son entourage. Elle est comme ça, une petite maman née. Ainsi, elle dit à son ami qu’il ne la dérange pas alors que c’est le contraire puiosqu’elle était en pleine dispute avec une gamine de sept ans et demi. Elle va servir la bbière que Prescott a accepté et lui dit en la lui seervant que Bella ne peut pas les entendre, pusiqu’il a la tête typique du mec qui a besoin de vider son sac. Il doit avoi besoin de parler, au passage de lui faire quelques révélations, sans doute. Oui… Elle se mordille la lèvre et boit un peu de sa propre bière avant de finalement s’en faire un panaché. J’ai fait une connerie, Sio’… Une énorme connerie… Elle entraîne Cameron, la bouteille de l’homme et son propre verre de panaché jusqu’au canapé, le forçant à s’asseoir et s’installant également. Quel genre de connerie ? Son intonation se fait douces, une main se pose par-dessus ses épaules dans l’espoir de le réconforter un peu. Tu peux tout me dire, Cameron, hein… Elle lui dit avec un petit sourire qu’elle choisit réconfortant.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] J’avais bien l’intention de raconter ce qui s’était passé à Siobhan, puisqu’autrement, jamais je n’aurais abordé la question de cette façon, mais après, je ne savais pas vraiment comment. Pouvais-je vraiment définir l’idée de coucher avec quelqu’un comme étant une connerie ? Coucher avec quelqu’un du même sexe ? Pas vraiment en fait, puisque certains trouvaient cela expérimental, voire même intéressant, sauf peut-être moi. Je n’arrivais pas à m’en remettre, je ne comprenais pas comment j’avais pu faire une chose pareille. Je ne me comprenais même plus, et j’espérais sincèrement que mon amie pourrait m’aider à faire le ménage dans mon esprit pas mal embrouillé ces derniers temps. Tout en soupirant, je passai alors une main dans mes cheveux, sachant que le fait que Siobhan affirme que je pouvais tout lui dire était le signal que je devais me bouger et avouer ce qui n’allait pas. Hésitant, je commençai par lâcher un « J’ai… » mais pas convaincu de mon ton de voix ou de mon courage à faire mon aveu, je marquai une pause immédiatement, le temps de m’affaler dans le canapé, complètement décontenancé. Il fallut même que je ferme les yeux afin que j’arrive finalement à dire, sur un ton monotone, sans émotion, presque robotique, puisque c’était la seule façon que je pouvais parvenir à dire quoi que ce soit : « J’ai recommencé, j’ai couché avec un mec. »