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 Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna

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S. Ethna O'Brien

S. Ethna O'Brien
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MessageSujet: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 13 Mar - 22:02

Franklin Connor & Shea Ethna
Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial


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Date du RP: 2 février 2014
Lieu précis du RP: Maison de Connor
Moment approximatif de la journée: fin d'après midi
Autres informations: Facultatif, à rajouter si vous en ressentez le besoin ou l'envie
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 13 Mar - 23:06


Connor & Ethna
"Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial"

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Le samedi soir, on était toutes sur les trottoirs qui nous étaient attribués par notre mac. J'étais là comme tous les jours depuis un peu trop longtemps à mon goût. J'en avais marre de cette vie là mais j'avais peur. Mon mac Stan, était également mon mec et j'ai toujours eu un peu peur de lui et de ses réactions. Ce samedi soir là fut particulièrement pénible. Un vieux pervers voulait la plus jeune et la plus jolie du lot selon Stan. Il m'avait attribué le client d'office. Du boulot facile avait il prétendu. Sauf qu'une fois dans la chambre du motel, il voulait que j'avale son sperme et refusait catégoriquement le préservatif. Malheureusement pour moi, il avait payé d'avance Stan pour ces petits suppléments et il était hors de question que je sorte sans avoir fait ses caprices. J'étais donc passé à la casserole à contre cœur et prête à vomir à tout moment. Il me répugnait. Entre ses bourlets de vieillesse et ceux de son gras, je n'étais pas à l'aise. Il avait intérêt à bien payer et surtout à me donner un pourboire ce cochon. Mais il n'en fut rien. En partant, il m'avait lancé d'une voie le plus perverse que je n'ai jamais connu : Shea Shea Shea... T'es bonne ! Je te veux rien qu'à moi trois fois par jour. Hum Shea revient me faire une gâterie et tu auras un gros pourboire ! Et il était parti en éclat de rire. Prise de panique, j'attrapais mes vêtements et sorti en courant, nue jusque dans la rue où bien sur Stan me fit une scène de ne pas avoir été jusqu'au bout et me força à remonter dans la chambre du vieux en me tirant par les cheveux. Un client est un client et s'il pouvait payer pour ce qu'il demandait il ne fallait pas cracher dessus. Il ajoutait que si je continuais, il faudrait m'attacher au lit pour que ses clients me passent dessus les uns après les autres. J'étais horrifiée, j'avais peur, je ne voulais pas que ça se passe ainsi. Je faisais le tapin pour payer mes études pas par plaisir. Je fis mon job et épuisa le vieux pour pouvoir sortir, après vérification de la part de Stan que l'homme ne voulait rien de plus. Je n'en pouvais plus mais la soirée ne faisait que commencer. Il me fallut continuer et passer entre les mains de plusieurs autres hommes, me faisant pénétrer par les plus horribles bonhommes américains que j'avais pu voir. Lorsque Stan décida qu'on avait fini notre journée, il m'emmena pour goûter à son tour à mon corps si demandé. C'était son truc. Il fallait toujours qu'il passe avant tout le monde et après, comme pour me prouver que j'étais à lui. Il m'attacha, en me disant qu'il voulait testé un nouveau truc. Fatiguée, je me laissais faire sans le contredire, de toutes les façons il le ferait que je sois consentante ou pas. Je ne tenais plus à recevoir des coups. Il disait que c'était son coté sado maso. Toujours est il que je n'étais pas comme ça moi et qu'à chaque coup, je prenais sur moi pour ne pas pleurer et hurler de douleur. Il s'endormit pendant l'acte, son sexe à l'intérieur de moi, sa bouche pleine de bave coller sur ma joue. Les pieds et les mains toujours fermement attachés, je pleurais de douleur. Incapable de dormir dans cette position, lorsque j'eus séché mes larmes, je lui mordis l'oreille et remuais comme je pouvais pour le dégager de mon corps. Je finis par le réveiller en lui criant dessus. Je pris une belle raclée. Il finit ce qu'il avait entamé quelques heures plutôt après avoir envoyé un message. Quand il eut enfin terminé son affaire, il alla prendre une douche après m'avoir mis un bâillon dans la bouche pour que je ne râle pas. Un homme entra dans la chambre pendant qu'il était sous l'eau. Mes yeux roulèrent sur eux même. Je cru voir double, puis triple.... Stan avait mis ses menaces à exécution. Il était passé six heure du matin d'après la montre d'un des mecs qui me passaient dessus. La bouche toujours bâillonnée, je finis par m'endormir sous les assauts à répétition et les coups de ces messieurs. Lorsque je me réveillais, j'étais enfin détachée et recroquevillée sur moi même, comme un fœtus dans le ventre de sa mère. Stan dormait tranquillement à coté de moi. Pour lui c'était normal. Tout était toujours normal. Je pris mes affaires et filais jusqu'à l'appartement que je partageais avec une autre fille que Stan gérer. J'étais en pleure. Je pris tout le liquide que je pouvais et sans même me changer pris le premier bus qui partait en direction de l'aéroport. Je n'avais de cesse de regarder par dessus mon épaule. Je ne voulais pas que l'on me voit. Je ne voulais pas que l'on me reconnaisse. A l'aéroport, par chance le premier vol en partance dans lequel il restait une place était à destination des Bahamas. Une heure plus tard, je survolais la ville qui m'avait tant détruite. Je ne parvins pas à dormir sur le trajet et regardais constamment toutes les personnes autour de moi. Dès qu'une hôtesse passait, qu'une personne passait dans l'allée, je sursautais, prise en faute, paniquée. L'atterrissage ne fut pas moins sans peur. Je me recroquevillais sur moi le temps que cela passe. Il était passé seize heure lorsque je sentis le sol de Nassau sous mes pieds. Je commençais par errer dans les rues pour être sur de ne pas être suivie. Je me retournais tous les deux pas. Je me heurtais à quelques piquets ça et là mais j'avançais. Je cherchais ensuite le nom de la rue de mon frère. Je ne demanda pas ma route, ne pris ni taxi ni bus, je ne faisais que me retourner et regarder les alentours régulièrement. Finalement, je trouvais le nom de la rue à laquelle j'écrivais régulièrement. Je m'arrêtais devant la maison où je savais que Franklin mon grand frère habitait. Après avoir vérifier une nouvelle fois que personne n'était sur mes pas, je m'aventurais à toquer à la porte d'entrée. Personne. Je sonnais, tambourinais, mais rien. Je finis par me faire toute petite et me planqua dans un recoin pour que personne ne me voit mais que je puisse voir lorsque mon frère rentrerai chez lui. J'étais aux aguets, je n'étais pas sure d'être suffisamment bien cachée pour ne pas être vue. Après quelques longues minutes, ou peut être quelques heures, que sais je, j'entendis un tintement de clés. Je me relevais en panique. M'étais je assoupie ? Avais je rêver ? Non j'étais bien là et les clés n'étaient autre que celle de Franklin ouvrant sa porte. Je me jetais à sa suite et la porte se referma trop tôt pour que j'ai le temps de l'accoster. Je vérifiais qu'il n'y avait personne aux alentours puis je toquais timidement à la porte. J'allais probablement le déranger, je n'avais rien prévu et donc il n'était pas prévenu de mon arrivée. J'attendis un instant avant de frapper à nouveau légèrement plus fort.

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F. Connor O'Brien

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyVen 14 Mar - 7:46

Depuis que j'étais parti d'Irlande, ma petite sœur, Shea, m'avait souvent écrit d'abord à Montréal puis à Nassau. Je pensais que tout allait bien pour elle, qu'elle était resté en Irlande dans la maison familiale. Je me trompais gravement. Ce jour-là, je m'étais levé avec une pensée pour elle. Ca faisait quelques temps que ses lettres se faisaient plus rares voire totalement inexistantes.

C'était un dimanche comme beaucoup d'autres. Kiara, ma fille, était chez une de ses amies et ne devait rentrer que le lendemain. C'était une belle coïncidence que Kiara ne soit pas là pour assister à mes retrouvailles avec ma sœur. Peu avant 16h, je décidai de sortir pour faire mon jogging, que je n'avais pas eu le temps de faire ce matin. Les écouteurs de MP3 dans les oreilles, je m'adonnais à ce sport qui m'avait permis de trouver une certaine hygiène de vie lorsque j'étais en cure de désintoxication. Sur le retour, à quelques mètres de ma maison, je m'étais arrêté de courir et avais allumé une cigarette. Le son était fort, j'avais la tête ailleurs, je fumais une cigarette et c'est, je crois, l'accumulation de ces trois petites choses innocentes qui m'empêcha de remarquer que quelqu'un m'observais et tentait d'entrer à ma suite dans la maison. J'avais refermé la porte aussi vite que je l'avais ouvert. J'éteignis mon MP3, enlevai les écouteurs de mes oreilles et entendit quelqu'un toquer à la porte.

Sans attendre, j'ouvris et vis, sur le pas de la porte, Shea. Mais... Mais qu'est-ce que c'était que cette tenue ? Elle était habillée comme une pute ! Sans cérémonial et un peu brutalement, je la fis entrer dans la maison. Je claquais la porte derrière elle. Je recrachais une bouffée de fumée et la réprimandai :

-Shea... Mais quelle mouche t'a piqué pour que tu t'habilles comme ça ? Imagines qu'il y ai un détraqué dans ma rue : tu aurais pu te faire violer !

Je remarquai ensuite qu'elle n'avait pas l'air bien. Comme épuisée mais pas uniquement physiquement. Son âme semblait épuisée. Elle n'était plus rayonnante comme avant. Quelque chose s'était terni en elle. En tant que frère, ne supportant de la voir habillée comme une prostituée, je ne pu m'empêcher de lui dire, d'une voix plus douce :

-Tu ne veux pas te changer ? J'ai vu que tu n'avais pas de valises donc... Euh... J'ai encore les vêtements de Sophie alors si tu veux te changer, tu peux te servir dans ses anciens vêtements. Tu veux peut-être dormir... Tu as l'air épuisée.

Je la pris ensuite dans mes bras, en faisant bien attention à ne pas la brûler avec ma cigarette. Je lui murmurai à l'oreille :

-Désolé pour l'odeur, je viens de faire mon jogging...

J'eu un petit rire mais ça ne m'empêcha pas de sentir à quel point Shea était maigre et fragile. On en avait tous bavé dans la famille mais Shea avait, elle, subit la douleur des autres et elle était née dans ce climat de souffrance. Elle avait aussi connu trop jeune la perte de figure paternelle. Elle avait aussi connu mon absence dans ses premières années et la perte de ma défunte femme. Elle avait souffert plus que tout le monde, elle n'avait pas réussi à relativiser les choses et à aller de l'avant. Je ne voulais plus me laisser abattre, je voulais être heureux, avoir ma part de bonheur. Pourquoi certains ne ramassaient-ils que la « merde » de ce monde ? Pourquoi le destin s'acharnait-il sur certaines personnes comme il s'était acharné sur ma famille ?

Je me détachais de la blonde et lui souris comme j'avais rarement souris depuis la mort de Sophie. Quelle bonne surprise de la voir ici !
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyVen 14 Mar - 11:37


Connor & Ethna
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Je me sentais mal. Je n'avais rien avalé depuis la veille au soir. Je me sentais sale. J'étais partie comme un ouragan sans prendre le temps de me laver de la souillure de tous ces hommes qui m'étaient passés dessus la nuit précédente. Durant l'attente de Franklin devant chez lui, je ne pus m'empêcher de me remémorer les événements de la veille. J'avais sentis la semence de nombreux d'entre eux se déverser dans mon corps. Je savais que j'en avais non seulement plein autour de mon entre jambes, mais également sur mon ventre et entre mes seins. Je les avais sentis se vider un peu partout dedans et dehors. Certains se contentant de regarder les autres pour s'auto satisfaire et se vider comme il pouvait.
Lorsque Franklin arriva en fumant, il me claquant la porte à la figure vu que je ne m'étais pas manifester suffisamment vite et fort probablement. Je toquais chez mon frère et réalisais que j'avais un goût étrange dans la bouche. Le bâillon que j'avais eu pendant une partie de la matinée dans la bouche n'était plus là lorsque je m'étais réveillée. Je me souvenais m'être abandonné aux mains de ces hommes qui défilaient les uns après les autres sur moi. Je ne me souvenais plus de quand tout cela c'était réellement terminé. Ma bouche et mon entre jambe me brulaient avec la même puissance. Je réalisais alors qu'au moins un de ces hommes avait du se faire plaisir en se vidant dans ma bouche. Mon ainé ouvrit la porte et je ne savais même pas dans quel état devait être mon visage. Si ça se trouvait, j'étais pleine de sperme sec. J'étais horrifiée. Je regardais par dessus mon épaule avant d'entrée dans la maison pour être toujours sure que personne ne m'ai vu. Franklin me fit entré presque brutalement, presque vu ce que j'avais pu subir dernièrement. Lui au moins ne me tirait pas par les cheveux pour obtenir ce qu'il voulait de moi.
Il me réprimanda sur ma tenue vestimentaire en me précisant que j'aurais pu me faire violer. Je pris sur moi pour ne pas lui avouer à quel point il avait raison. Je me contentais de hausser les épaules. J'avais peur d'ouvrir la bouche depuis que j'avais réaliser que j'avais probablement plein de sperme sur les contours de ma bouche et certainement des traces à l'intérieur qui donnerai une odeur infecte mais non seulement animale à mes paroles. Je tiens le coup pour ne pas m'effondrer dans les bras de mon frère. J'étais à bout de force, physique et mentale. J'étais salie intérieurement, extérieurement et mentalement. Je ne savais même pas ce que j'étais venue faire ici. Pourquoi me jetais comme ça dans les bras de mon frère que j'avais à peine connu, même si nous avions tisser quelques liens forts. J'aurais du faire demi tour quand il était encore temps, mais maintenant il était trop tard. Franklin me proposa de prendre des anciens vêtements de Sophie pour me dépanner et surtout me changer pour ne pas rester dans mes petits bouts de tissus accordés pour garnir juste suffisamment mon corps. J'étais embarrasser de me trouver dans cette tenue devant mon grand frère. Mais quelle idée m'avait traversée la tête ? Il me pris ensuite dans ses bras et s'excusa pour l'odeur. Une larme s'échappa, je m'empressa de l'essuyer avant même que mon frère n'ai le temps de constater quoique ce soit. Il sentait bon mon Franklin, même après avoir fait son jogging. Ce n'était pas une odeur rance des hommes qui défilaient habituellement devant moi. Le seul parfum que je connaissais depuis quelques mois était celui de l'animal en rut, de l'homme en rut, et du sperme. Je me blottis un moment dans ses bras et la tête vers le bas pour qu'il ne puisse rien sentir et voir, je demandais en essayant de ne pas gémir de douleur, mes côtes me faisant mal pour une raison obscure. J'y allais cash :

- Je peux prendre une douche s'te plait ? Puis j'ai un peu faim aussi et fort sommeil oui... Tu m'as manqué Franklin !
Mon interrogation était raisonnable pour me décrasser de tout ce que j'avais subis depuis la veille au soir, mais mon ainé souhaiterai probablement prendre sa douche avant moi vu qu'il revenait de courir et qu'il était chez lui. Les derniers mots que j'avais dis venaient du cœur mais étaient surtout pour réussir à faire passer la pilule plus facilement. Toujours dans les bras fort de mon grand frère, je ne voulais plus me détacher de lui comme une enfant en panique. Je pris sur moi lorsqu'il se détacha de moi. Est ce que j'étais bien en sécurité chez lui ? Seul les secondes, les minutes qui suivront me le diront... Ou peut être les heures et les jours à suivre. J'avais quelque peu perdu la notion du temps dernièrement.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptySam 15 Mar - 10:32

Je n'étais pas fou ou simple d'esprit. J'avais été un adolescent en souffrance. Je savais ce que signifiait cet abandon pur et simple de Shea dans mes bras. Quelque chose n'allait pas chez elle, elle avait vécu quelque chose qui la faisait souffrir mentalement et peut-être physiquement. Je savais aussi que s'il devait y avoir des confessions, elles devaient venir de Shea. Je ne devais pas la pousser à me révéler quoique ce soit. Ca devait venir en douceur. Une autre chose qui me poussait à dire que Shea n'allait pas bien : elle était sale, ça se voyait. Pourquoi était-elle habillée comme une vulgaire prostituée ? A l'extérieur, ce n'était pas ma petite sœur mais je savais que je pouvais retrouver la Shea que j'avais connu et que j'aimais tant.

Elle me demanda brusquement si elle pouvait aller prendre une douche. Puis elle ajouta qu'elle faim et qu'elle était épuisée. Je lui souris. Finalement, Shea était toujours là. J'étais heureux de ne pas avoir perdu ma sœur. Je remarquais que la jolie blonde était apeurée. Avant de l'emmener à la salle de bain, j'allais fermer la porte d'entrée à clé.

-Je vais te montrer la salle de bain.

Je la pris par la main, je me doutais qu'un contact physique avec moi la rassurerait un peu. Je montai les escaliers et ouvrit la première porte à gauche. Je fis entrer Shea à l'intérieur. J'allais farfouiller dans un haut meuble de rangement et en sortis une serviette de bain et une serviette plus petite ainsi qu'un gant de toilette. Je les posais en équilibre sur le rebord du lavabo avant de tirer une dernière bouffée de ma cigarette que j'éteignis sans attendre sous la semelle de ma basket avant de jeter le mégot dans la poubelle. J'ouvris le placard, dont la porte était un miroir, au-dessus du lavabo et en sorti une brosse à dent et l'ancienne brosse à cheveux de Sophie. Je n'avais jamais réussi à me débarrasser de ses affaires. Je me tournais vers ma petite sœur et lui dis :

-Voilà, tu as tout à ta disposition. Je t'ai sorti tout ce qu'il te faut. Prends le temps qu'il te faut. Ne fermes pas la porte à clé, je viendrai te déposer des vêtements et... Tu pourrais mettre les... enfin... les « vêtements » que tu portes près de la porte ? Et n'oublie pas que tu n'as rien à craindre ici.

Je sortis de la salle de bain afin de lui laisser son intimité. J'étais partagé entre l'envie de savoir ce qu'elle avait bien pu vivre ces derniers mois et l'horreur de ce que je pouvais imaginer. Je me rendis ensuite dans ma chambre pour prendre des anciens vêtements de Sophie. Avant l'arrivée de Shay dans ma vie, je n'avais jamais osé me séparer des vêtements de mon ex-femme et maintenant, je les donnais à d'autres femmes qui partageait, d'une certaine façon, ma vie. J'étais bel et bien en train de tourner la page de ma vie commune avec Sophie.

Quelques minutes plus tard, je déposais sur le panier à linge, un jeans, un haut, un gilet fin et des sous-vêtements avant de me saisir des guenilles que ma sœur portait à son arrivée à Nassau. Je comptais bien me débarrasser définitivement de ces choses. Je redescendis, allais dans le jardin, mis  les vêtements de Shea dans le barbecue avant de les asperger d'alcool à brûler et d'y mettre le feu. Le feu était quelque chose de purificateur pour moi. Et c'était parfait pour faire disparaître des choses qu'on ne voulait plus voir. J'observais la danse des flammes quelques instants puis je remontai pour aller m'occuper de comment ma sœur allait dormir. A l'étage, dans mon bureau, se trouvait un canapé convertible. Je le dépliai, fis le lit afin que tout soit à disposition pour ma chère sœur. J'étouffai un petit rire lorsque je vis mon chat se faufiler dans la salle de bain pour dire « bonjour » à l'« intruse ». A travers la porte, je lançais à Shea :

-Retrouves-moi dans la cuisine dès que tu as fini. Je te préparerai quelque chose.

Ainsi, j'attendis ma sœur, assis à la table de la cuisine avec, dans une main, un livre et dans l'autre une tasse de café fumant.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptySam 15 Mar - 14:21


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Je n'avais pas regardé mon frère lorsque je lui avais demander pour utiliser sa douche, manger et dormir. Je ne savais pas si je resterais bien longtemps chez lui, je ne savais pas combien de temps il me supporterait, mais je profitais du temps comme si c'était les derniers instants que je vivais à ses cotés. A la mort de sa défunte femme, j'avais juré que je profiterais de chaque instant avec chaque personne que je croisais. Or depuis quelques mois, les mois américains, j'avais fait tout l'inverse. Sauf peut être avec Stan. Parfois du moins, pas tout le temps...

Après m'avoir indiqué qu'il me conduisait à la salle de bain en fermant la porte à clé, Franklin me pris par la main et me fit monter à l'étage de sa maison. Il me poussa dans un pièce où je découvris une baignoire. C'est peut être bête, mais je crois que je n'en avais pas vu depuis que j'avais quitté la maison familiale. Je me lavais généralement à la colocation ou chez Stan, rarement aux motels mais je n'avais jamais que des douches, pas de baignoire. Mon frère ainé me sortit des serviettes et un gant de toilette d'une de ses armoires. Il pensa même à la brosse à dent et à la brosse à cheveux, même si cette dernière n'était pas vraiment nécessaire puisque mes boucles naturelles ne nécessitaient que de mousse coiffante. J'étais entre l'admiration de la pièce d'eau et la panique que mon frère m'abandonne entre guillemets. C'est d'ailleurs ce qu'il fit dans un certain sens en me disant de prendre mon temps. Il me demanda de ne pas fermer la porte à clé. Un mouvement de panique s'empara de moi. Et si quelqu'un rentré dans la pièce quand j'étais derrière le rideau ? Et si Stan était là quelque part dehors à épier mes moindres faits et gestes ? Et si un pervers avait croisé ma route quand j'étais arrivée et attendait le bon moment pour s'introduire dans la maison ? Je regardais Franklin en panique. Sa voix avait beau être rassurante et de par ces mots, je sus qu'il avait compris mon état de peur. Il me dit que j'étais en sécurité chez lui. Je n'en étais pas bien sure et la première chose que je fis fut de fermer le rideau de la fenêtre de la salle de bain pour garder mon intimité. Mon ainé sorti de la pièce. Je pris une profonde inspiration pour me donner du courage. Je ne savais pas trop par où commencer... Je piquais une serviette supplémentaire dans l'armoire où mon grand frère chéri s'était approvisionné. Je plaçais cette dernière devant le miroir pour ne pas y voir mon reflet. Ensuite seulement, je commençais à faire couler l'eau avant de me dévêtir des morceaux de tissus qui me servaient de vêtements. Je les posais à l'endroit indiqué par mon ainé et passais dans la baignoire. Je n'attendis pas de me faire un bain régénérant comme je pouvais bien souvent le faire en Irlande. Je me contentais d'un bain de pied. Je tirais le rideau suffisamment pour ne pas mettre d'eau dans toute la pièce mais pas de trop pour pouvoir voir d'éventuels personnes qui s'immisceraient dans ma toilette. Je m'assis dans le réceptacle d'eau et saisie la douchette. Je fis couler l'eau sur mon corps pour enlever une première couche de crasse, puis à l'aide du gant de toilette et du savon se trouvant sur le rebords de la baignoire, je me savonnais. Je crois que je n'ai jamais frotter aussi fort et utilisais autant de savon de ma vie. Je me décrassais également les cheveux et les lavais en frottant si fort que je me griffais le cuir chevelus. Je sursautais lorsque mon grand frère vint déposer les vêtements propres qu'il m'avait choisis et prendre ce que j'avais laissé sur le coté. Je regardais à travers le rideau pour le voir faire et surtout pour vérifier que c'était bien lui qui était entré dans la pièce. Je me savonnais une seconde fois, vidant cette fois littéralement le savon qui se trouvait dans le récipient qui était à disposition. Je frottais encore plus fort que la première fois. Je me sentais toujours aussi sale, comme si ce qu'il m'avait fait la nuit précédente s'était incrusté en moi. Je mis aussi du savon dans mon vagin et envoya le plus gros jet de la douchette faire mousser dedans pour me nettoyer l'intérieur, comme si cela changerai quelque chose. J'avais beau avoir pris une "douche" froide pour me décrasser le plus que je pouvais, lorsque je sortis finalement de la baignoire, je me sentais toujours aussi sale et en m'habillant, je constatais avec effrois que j'avais tellement frottait que j'avais des plaques un peu partout sur le corps. Ces plaques rouges d'irritation, je les camouflais derrière les vêtements un peu grand de Sophie que Franklin m'avait prêté.

Je l'entendais s'activer d'ailleurs dans tous les sens. Une odeur de cramer avait empli la maison. Je n'avais jamais rien mangé fait par les soins de mon ainé, même lorsque nous avions vécut sous le même toit à Dublin. Savait il au moins cuisiner ? Je sursautais alors que je m'habillais. Quelqu'un ou quelque chose avait changer dans la pièce, l'espace d'un centième de seconde je restais interdite avant de voir un chat me fixer. Mon grand frère me lançait alors de le retrouver dans la cuisine ce qui eut pour effet de me faire sursauter une nouvelle fois. Je caressais le chat. S'il était là c'était rassurant non ? Un chat savait quand une personne mal intentionnée rodait dans les parages et fuyait non ? Je me brossais soigneusement les cheveux, les tirants au maximum pour les avoir le plus raide possible pour être le moins reconnaissable grâce à cela. Je me lavais les mains au lavabo avant de me laver les dents pendant une bonne dizaine de minutes. Le miroir toujours caché par la serviette de bain, je me brossais plusieurs fois les dents, pour être sure de ne pas louper un seul recoin. Le palais, la langue J'avalais même un peu de dentifrice pour me nettoyer l'intérieur. Enfin, je nettoyais la baignoire maintenant vidée et pris une profonde inspiration en ouvrant la porte. Je m'attendais à voir un Stan en colère derrière celle-ci et tendais ma joue pour recevoir un de ses châtiments corporels, mais il n'y avait personne. Soulagée mais non moins sur mes gardes, je descendis et fis un petit tour du propriétaire à la recherche de la cuisine tout en regardant bien que personne ne rodais à l'intérieur comme à l'extérieur.

Finalement, je trouvais la pièce recherchée et découvrais un Franklin installé à table avec un café et un livre. Je toussotais pour m'éclaircir la voix et demandais timidement en regardant mes pieds :

- Je n'ai pas été trop longue ?
Je restais à l'entrée de la pièce et comme lorsque j'étais aux Etats Unis, j'attendais l'autorisation de m'installer ou de simplement pouvoir bouger, paralyser par la peur de mal faire quelque chose.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptySam 15 Mar - 21:58

Je sentais que ma sœur n'allait pas bien mais je ne la poussais pas à me révéler ce qui n'allait pas. Je ne savais même pas comment je réagirai si je savais ce qui l'amenait à avoir peur comme ça. Néanmoins, cela me faisait du mal de la voir dans un tel état d'agitation et de mal-être.

Je n'avais pas attendu longtemps dans la cuisine avant de voir ma petite-soeur adorée pointer le bout de son nez. Le seul problème était que Shea n'entrait pas. Avait-elle peur ? Elle n'était plus comme avant. Elle avait cette peur qui lui collait à la peau. Une douleur m'enserra le cœur. Depuis quand ma sœur était-elle apeurée en me voyant ? Je posais mon livre sur la table avec ma tasse de café et me levai. J'allai rejoindre ma sœur. Je la dévisageai un instant puis lui dis :

-Shea... Depuis quand tu attends sur le seuil des pièces ? Je te jure que tu ne risque rien avec moi... Je te protégerai envers contre tous. Allez, ne te poses pas de questions avec moi, tu es ma frangine. Ma maison est ta maison. Qu'est-ce que tu voudrais manger ? Et tu veux peut-être un thé ? Ou un café ? Ou encore un bon chocolat chaud ? Ou une boisson fraîche ?

J'accompagnai la blonde à la table de la cuisine. Je fermai, d'ailleurs, la porte de derrière sous les yeux de ma petite-soeur. J'espérai que ça la rassurerai. Je l'embrassai ensuite sur le front et dès qu'elle m'eu répondu ce qu'elle voulait manger, je me mis aux fourneaux. Je ne voulais que lui faire plaisir. C'était ma petite-soeur et tout ce que je voulais c'était son bien. Mais Shea, elle, me mentait par omission. Elle semblait oublier que j'avais vécu des moments difficiles. Je savais reconnaître quelqu'un qui cachait des choses, j'étais passé pro dans cet art quand j'avais une dizaine d'années. J'avais aussi remarqué une plaque rouge dans son cou quand je l'avais embrassée fraternellement. Ca m'inquiétais mais je doutais de réussir à lui faire m'avouer quelque chose.

Bientôt, je servis Shea et m'assis en face d'elle. Mon chat et mon chien firent leur entrée assez rapidement : le chat alla se blottir dans les jambes de ma sœur et Rufus, mon chien, lui, attendait que des miettes de nourriture tombent. Je repris la parole :

-Ma puce, je me suis permis de brûler les loques qui te servaient de vêtements.  Je ne veux plus te voir habillée comme ça. Je... Euh... Tu sais, Kiara n'est pas là. On est juste tous les deux alors si tu veux parler de... Euh... de la raison pour laquelle tu as débarqué chez moi sapée comme...Euh... Eh bien... comme une pute, n'hésite pas. Je te jure, je peux te comprendre et je ne te jugerai pas... Et puis, ça m'a fait du mal de te voir dans cet état et ça me fait du mal de te voir aussi mal... Je t'aime, Shea, ne l'oublie jamais.

Je doutais fortement que Shea me fasse confiance et me confies la raison de son arrivée aux Bahamas. En fait, je ne savais même pas que Shea avait vécu quelques temps sur le continent américain. En fait, j'avais perdu une nouvelle fois ma petite-soeur de vue. Je devais arrêter de quitter ainsi la vie de ma sœur. Je devais être présent à chaque jour qui passait. Je devais être là pour elle et ne pas juger ce qu'elle avait pu faire.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyDim 16 Mar - 10:44


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J'étais mal à l'aise de me trouver dans les vêtements d'une morte, même si j'adorais Sophie. De surcroît, ils étaient trop grand. Je récupérerais mes anciens vêtements une fois qu'ils seraient lavés...

J'avais finalement réussi à trouver la cuisine de la maison de Franklin. On ne peut pas dire que je connaisse la maison, puisque j'avais eu l'impression de me perdre avant de finalement trouver mon frère attablé avec une tasse de café et un livre. Je restais à la porte de la pièce, incertaine d'avoir le droit d'aller plus loin, tout en regardant mes pointes de pied. J'entendis que mon ainé se levait puis bientôt je le sentis se rapprocher et vis ses pieds près des miens. Il me dit alors que je n'avais pas à m'inquiéter autant car il était là. Je n'étais pas sur qu'il puisse réellement me protéger si Stan revenait avec un de ses contrats de travail qu'il nous faisait signé pour avoir tous les droits sur nous. Néanmoins, je n'en disais rien à mon frère pour ne pas l'inquiéter outre mesure. Une paniqué de la vie dans la famille c'était largement suffisant et j'étais prudente pour nous deux. Puis il me demanda ce que je voulais manger et boire. Je le regardais enfin. Je n'étais pas maquillée et je ne m'étais pas regardé dans un miroir mais je faisais probablement peur à voir. Je réfléchis un court moment avant de répondre finalement à mon Franklin :

- Quelque chose de facile à avaler... Genre purée ou compote ça serai parfait !
Fis je timidement après avoir pris une profonde inspiration. Je n'avais plus l'habitude de me faire servir et encore moins de manger un vrai repas en fait. Mon grand frère m'emmena à table et alla fermer la porte de la cuisine avant de me faire un bisou sur le front. Je tremblais au contact de ses lèvres sur ma peau. Mais qu'est ce qui me prenais à la fin ? Je m'installais sur la chaise devant laquelle mon ainé m'avait laissé pour se mettre à cuisiner afin de ne pas qu'il remarque mon tremblement. Néanmoins, ce fut pire que mieux, j'avais du frotter trop fort mon entre jambes, à moins que ça ne soit le fait d'avoir été attaquée à ne multiples reprises qui n'ai cet effet. J'étais la peau qui me tirait et me brulait. Je ne savais pas si je saurais tenir assise bien longtemps mais je prenais sur moi pour le moment.

Franklin me servit une purée en sachet avec des petits bouts de jambon mélanger à l'intérieur. C'était une très délicate attention, même si je n'étais pas sure de savoir les avaler. Il s'installa face à moi tandis que je me jetais sur la nourriture qu'il m'avait servi. Le chat de la salle de bain débarquait à nouveau et ne trouva pas de meilleure place que mes genoux. Je le laissais faire tout en continuant à mangeant. La purée me brulait le palais et la trachée sur son passage. J'avais à nouveau la sensation d'avaler du sperme. Les morceaux de jambon contre toute attente adoucissait la sensation. Je n'avais pas mangé depuis tellement longtemps que l'on aurait pu dire un animal affamé qui se nourrissait avidement jusqu'à n'en plus pouvoir. Alors que je "dégustais" mon plat, Franklin repris la parole pour m'annoncer qu'il avait bruler les seuls vêtements que j'avais. Avant je l'aurais regardé avec un regard noir, le fusillant des yeux et lui aurais sorti une réplique bien cinglante. Mais là non, je n'y parvenais plus, je n'avais plus de défense et encore moins d'attaque à lui fournir. Puis il me dit que je pouvais lui parler, il voulait manifestement savoir pourquoi j'avais débarqué chez lui sans prévenir et de surcroit habillée en tenue de travail. Je le regardais les yeux emplis de larme. Il n'était pas encore temps pour moi d'en parler. Je m'arrêtais de manger. J'étais incapable de sortir un son. J'avais probablement trop manger d'un seul coup. Je me précipitais vers l'évier de la cuisine, ne sachant où se trouvaient les toilettes, en virant malgré moi le chat confortablement installé sur mes genoux, et vomis tout ce que je venais d'ingurgiter. Je pleurais manifestement cette fois. Je m'en fichais que Franklin me voit dans cet état, au pire je le baratinerais en lui disant plus tard que c'était à cause du vomis que je pleurais. J'évitais de regarder ce que je sortais de la sorte de mon estomac, mais si on y regardait de plus près, il n'y avait certainement pas que de la purée, du jambon et de la bile. J'en étais persuadée, c'est pour cela que je fermais les yeux pour ne pas voir ce qu'il y avait d'autre comme le sperme des différents messieurs qui s'étaient soulagés... Une image horrible me vient avec ces pensées. Et si l'un d'eux ne s'était pas que soulagé de son sperme ? Et s'il avait uriné dans ma bouche lorsque j'étais endormis ? Les larmes se firent plus abondante, je mis en route l'eau du robinet pour évacuer ce qui était sorti et alla m'assoir à terre, aux pieds de mon grand frère toujours en pleurant. Je ne voulais pas lui raconter, je ne pouvais pas le faire et même si j'en avais le courage et l'envie je ne le ferais pas. Je ne voulais pas le mettre en danger. Il avait réussi à tourner la page avec son passé de drogué. Je ne voulais pas le mettre face à des mecs plus dangereux encore qu'il n'avait connu de par le passé. Il était chef de famille maintenant et était le seul parent restant de sa fille. C'était aussi mon seul pilier solide. Je ne pouvais pas lui laisser courir des risques inconsidérés. D'ailleurs, ma présence ne devrait pas être de plus d'une semaine pour ne pas le mettre en danger. De surcroît je suis devenue nuisible en devenant putain. Et comme dis le proverbe, putain un jour, putain toujours... Les tremblements avaient repris et les larmes ne s'arrêtaient plus de couler, j'avais les yeux en feu. Je ne savais pas quoi faire pour parvenir à me calmer. J'étais à bout de force mais j'avais peur d'aller dormir. Je ne voulais pas qu'il se passe quoique ce soit pendant ce temps. Je savais que je ne parviendrais pas à dormir, du moins pas facilement, même épuiser. L'idéal serait que je boive jusqu'à être totalement achevée par l'alcool pour réussir à m'endormir, et encore ce n'était pas vraiment une valeur sure. J'aurais voulu dire à Franklin que je l'aimais moi aussi mais j'en étais bien incapable. Pour moi avoir trouver la force de venir me réfugier jusque chez lui était déjà une preuve, non la plus grande preuve d'amour que je pouvais lui fournir à l'heure actuelle. Un jour peut être me confirais je à lui... Mais pas ce soir.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyDim 16 Mar - 19:57

Je sentais que ma sœur était au plus mal. La seule chose était que je ne savais ce que pouvait signifier au plus mal pour Shea. Elle était comme morte... Non, une partie d'elle était morte. Ce n'était pas plus dur que cela. Je doutais que ma sœur soit un phénix. Elle ne renaîtrait pas de ses cendres. Ca me faisait mal. Et j'étais heureux que Kiara ne soit pas là pour voir l'état dans lequel était sa tante.

Quand je dis à Shea que j'avais brûlé les loques qu'elle portait à son arrivée, ses yeux se remplirent de larmes. Je n'étais pas surpris ni déçu mais horrifié. Ma stupéfaction grandit encore quand je vis ma petite-soeur vomir dans l'évier. Elle était si paumée qu'elle ne remarqua pas que les pointes de ses cheveux étaient souillées de vomissures. Shea pleura et vint s'asseoir à mes pieds. Les seuls mots qui sortirent de ma bouche furent :

-Mais nom de Dieu ! Quels tarés ont croisés ta route ces derniers temps ? Qui t'a brisé ? Où est passé ma petite-soeur?

Je me levai et obligeai la blonde a en faire de même. Je l'emmenai jusqu'à l'évier et, avec de l'eau, nettoyai le vomi souillant ses pointes. Quand ce fut fait, je portai Shea dans mes bras, un peu comme une princesse. Elle était si légère, c'était comme si elle était inexistante. Je remontai à l'étage. J'allai l'installer dans mon bureau, où j'avais déplié le canapé convertible. Je la déposai délicatement dessus. Je m'assis en face d'elle et pris un ton plus doux :

-Je ne sais pas ce que tu as vécu mais je sais que quelque chose s'est passé. Je ne suis pas idiot : je suis passé par ce genre d'épreuve. Shea, je suis vraiment là pour toi. Je veux t'aider mais comment le faire si tu ne me dis rien ? Je ne veux pas te perdre une nouvelle fois. Je me rends compte que j'aurais dû rester en Irlande. Ne pas partir après la mort de papa... Je t'ai abandonné... Deux fois. Je m'en veux mais je ne peux pas revenir en arrière. Et, peu importe qui ou quoi, je te défendrai. N'aie pas peur. Je vais prendre une douche, je reviens dans une dizaine minutes et je t'écouterai si tu as quelque chose à me dire. Et si tu n'as rien à me dire, je resterai avec toi.

Je quittais la chambre et me dépêchais de prendre une douche. Je remarquais la serviette dissimulant le miroir, le gel douche vide, le tube de dentifrice neuf qui était à moitié vide... Qu'est-ce qui pouvait la faire se sentir aussi sale ? J'avais suivi quelques cours de psychologie pour ma culture personnelle et ma culture de professeur. Ca me faisait penser à une victime de viol. Elle me faisait aussi penser à moi quand j'étais drogué H24. Je ne voulais pas laisser Shea seule. Qui pouvait savoir ce qui lui traversait l'esprit ? Je pris une douche rapide et un peu froide, je dois dire. J'enfilais, à toute vitesse, des vêtements propres (jeans, t-shirt...). Je renvins dans le bureau où j'avais laissé ma sœur. Je m'assis à côté d'elle, pris le cendrier dans l'un des tiroirs de mon bureau et j'allumais une cigarette. Je plongeais mon regard dans celui de Shea mais je restai muet en attendant une parole de ma sœur. Je passais un bras protecteur autour de ses épaules pour bien lui faire sentir que j'étais là et qu'elle n'avait rien à craindre car je la protégerai envers et contre tous.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyMar 18 Mar - 11:29


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J'avais fermé les yeux si fort pour ne pas voir ce que je vomissais. Je voulais aussi me retenir de pleurer mais comme à chaque fois que je vomissais, je me vidais tellement vite que ça me faisait si mal que ça en était impossible de ne pas pleurer. De surcroit, en ajoutant la douleur que je ressentais déjà auparavant, le fait de vomir n'avait alors qu'amplifié la douleur. Cela ne me faisait ni chaud ni froid d'en mettre un peu sur mes cheveux, je n'étais pas à ça près. Alors que j'allais me mettre aux pieds de mon ainé pour pleurer, il me demanda qui m'avait fait du mal et où j'étais passé. Mes pleurent et mes sanglots redoublèrent à l'idée que j'avais tant changé que Franklin ne me reconnaissait pas.

Il nous releva et m'emmena à nouveau à l'évier pour me nettoyer les cheveux. Après ce petit nettoyage, il me prit dans ses bras, comme si j'étais encore une enfant. Je me laissais faire, totalement à bout de force pour résister ou quoique ce soit d'autre. Il monta les escaliers, je fermais les yeux, berçais par les mouvements qu'il faisait pour monter et portée par son odeur d'après jogging. Une fois à l'étage, les yeux toujours fermés, essayant de reprendre mes esprits tant bien que mal, Franklin fit un certain nombre de pas avant de me déposer sur ce qui ressemblait à un lit. Je rouvrais alors les yeux. Jamais on ne m'avait porté autant de considération, j'avais toujours fait l'éponge et aujourd'hui il était temps d'essorais celle ci. Mon grand frère s'installa face à moi et me dit qu'il était passé par là et que je pouvais tout lui dire, qu'il me défendrait. Puis il s'éclipsa pour prendre sa douche. J'étais tellement désolée de ne pas pouvoir me confier à lui, mais j'avais peur. Peur de sa réaction face au fait que je me sois prostituée ; peur qu'il me juge ; peur qu'il s'emporte ; peur qu'il cherche à retrouver Stan pour lui faire payer aussi. Parce que qui disait retrouver Stan, disait que celui ci finirait par me retrouver aussi, même si j'étais convaincu que s'il n'était pas déjà à la porte c'était uniquement pour mieux faire son entrée un peu plus tard. J'épier chaque recoin de la pièce. Je savais que je ne réussirais pas à dormir sur le lit que Franklin avait si délicatement pris le soin de me préparer lorsque je tentais de me nettoyer. Je venais de repérer le bureau, ou plutôt le dessous du bureau, lorsqu'il revint pour se mettre à coté de moi. Il alluma sa cigarette et plongea son regard dans le mien. Peut être espérait il trouver les réponses à ses multiples questions à l'intérieur mais je savais que celui ci était vide depuis bien longtemps maintenant. Je détournais le regard, Franklin restait muet mais passait son bras autour de mes épaules. Je posais ma tête sur son épaule protectrice et fermais les yeux un instant pour faire le point de ce que je pouvais lui dire et ce qu'il valait mieux ne pas dire. Je finis par lui révéler d'un trait :

- C'était mon travail tu sais. J'étais obligé de le faire sinon c'était la sanction. La nuit dernière je me suis un peu rebiffer mais j'ai fini par faire ce qu'on me demandait et malgré tout j'ai été punie. Je l'avais mérité, je n'avais pas à faire ce que j'ai fais. Je ne veux pas qu'on me retrouve Franklin. Je ne veux plus travailler dans ces conditions. Je n'avais pas le choix. C'est à cause de la sanction d'hier que je suis ici tu sais. Je serais encore là bas sinon.
Puis je sanglotais, je n'avais plus de larme à verser. En même temps, je n'avais plus envie de pleurer, mes yeux devaient déjà être suffisamment bouffit pour révéler à quel point j'avais du verser toutes les larmes de mon corps. Je réalisais bien que mon grand frère ne pouvais pas comprendre de quoi je lui parlais. Je savais qu'il allait faire aller son imagination pour savoir ce qui m'était arrivé exactement, mais je ne pouvais pas lui en dire d'avantage. Je lâchais alors pour qu'il n'ai pas l'impression que je voulais lui cacher quoique ce soit, même si c'était le cas :

- Je peux pas tout te raconter Franklin... Je suis fatiguée... Peut être un autre jour tu veux bien ?
Demandais je en le regardant cette fois avec mes yeux bouffis le suppliant d'arrêter avec ses questions. Chaque fois que je ressassais, des images aussi insupportables les unes que les autres me revenaient en mémoire et ne me laissaient pas d'autres choix que de paniquer et de me refermer sur moi même. J'avais l'impression d'en avoir déjà beaucoup trop dit à mon ainé mais cela suffirait peut être à calmer sa curiosité. C'était la première fois depuis mon arrivée sur l'ile, et surtout depuis mon départ d'Irlande que je parlais autant. Je repliais les genoux sur moi même et les encerclaient de mes bras, j'attendis la réaction de Franklin tandis qu'une peur panique commençait à me gagner.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyMer 19 Mar - 20:35

L'état dans lequel Shea était me faisait réellement souffrir. Je ne supportais plus de la voir aussi mal. Elle était en souffrance, un peu comme une adolescence. C'était un peu comme si elle faisait sa crise d'adolescence avec du retard. Je m'étais éclipsé en partie parce que je voulais m'accorder une pause, arrêter de contempler le mal-être de ma petite sœur, mon échec, mon égoïsme. Quand j'étais revenu, j'avais allumé une cigarette et passé mon bras autour des épaules de ma sœur. Elle posa sa tête sur mon épaule. Je sentis, instinctivement, qu'elle n'avait pas connu beaucoup de tendresse ou de compréhension ces derniers mois. La blonde ouvrit, finalement, la bouche pour me dire quelque chose d'extrêmement vague. Néanmoins, je parvins à comprendre que ma sœur avait été abusé dans un travail malhonnête. J'hésitais entre la mule et la prostitution... Je me demandais ce qui était le pire. Mais j'étais certain de ne pas être très loin de la vérité. En tout cas, Shea était brisée. Elle se mit à sangloter alors que je restais muet. Je ne savais pas encore comment lui répondre. Puis elle me dit qu'elle ne pouvait pas tout me raconter. Bien que ma petite sœur fut fatiguée, après avoir tiré une longue bouffée de fumée, je lui dis :

-Peu importe ce que tu as pu faire dans ton « travail », personne n'a le droit de te briser. Personne n'a le droit de te punir physiquement... La personne qui t'a fait ça est un beau salaud ! Allez, dors, je veille sur toi.

Je l'aidais à se glisser sous les draps et, après avoir fini ma cigarette, je m'allongeai aux côtés de ma sœur, je la pris dans mes bras pour bien lui montrer que j'étais là pour elle.

-Je ne t'abandonnerai plus. Je te suis encore redevable pour m'avoir sauvé quand j'étais ado... Et surtout, tu ne seras plus jamais obligée d'accepter un job pas très honnête comme celui que tu faisais. Tu vas vivre avec Kiara et moi, et je pourvoirai à tes besoins. Je t'aime frangine.

Je priais pour que Shea s'endorme sans problème mais je doutais fortement que ce soit le cas. En fait, j'étais sûr que j'allais m'endormir et je craignais qu'à mon réveil, Shea ne soit plus là.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 20 Mar - 10:57


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Après sa douche, mon grand frère vient s'installer à coté de moi. Après avoir posé ma tête sur son épaule, j'avais fini par lui révéler vaguement ce que j'avais subit en Amérique. Après avoir sangloté dans ses bras, je lui demandais de ne pas me poser plus de question pour le moment. Il me fit une remarque quand au fait que personne n'avait le droit de me faire de mal, puis il me proposa de dormir pendant qu'il veillerai sur moi. Il me fit glisser sous les draps. Je pense qu'à aucun moment il n'a penser que je ne saurais dormir dans un lit sans flipper toute la nuit. Il se couche à coté de moi et me prend dans ses bras avant de me proposer de vivre avec lui et ma nièce. Je le regardais avec ma petite tête de cocker et le remerciais du mieux que je pouvais :

- Je veux pas m'imposer Franky... Je sais pas si c'est une bonne idée pour Kiara...
J'avais peur de leur faire du mal en restant là. Je ne voulais pas leur transmettre ma parano. Et si Stan me retrouvait quand j'étais avec Kiara ? Qu'est ce qu'il lui ferai ? Non non non ce n'était pas possible tout ça. Mon esprit vagabondait un moment sans que ni l'un ni l'autre ne disions quoique ce soit. J'étais épuiser mais je ne parvenais pas à m'endormir. Je finis par me retourner, puis me retourner à nouveau, mais rien n'y faisait, je ne trouvais pas ma place. Sans attendre de savoir si Franklin dormait ou pas, je me glissais jusque sous le bureau où j'avais remarqué une place suffisante pour que je puisse me blottir. Je dérangeai le chat sans le vouloir mais le fis me rejoindre pour qu'il dorme avec moi. Je me mis en position fœtale, le chat se plaça près de ma tête et après quelques minutes, je finis enfin par m'endormir.

Je crois que je cela faisait bien longtemps que je n'avais pas dormis autant. Aucune idée de l'heure qu'il était lorsque le chat disparu de mes bras et encore moins de celle qu'il était lorsque je fus réveillée par mon ainé.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyMar 25 Mar - 19:55

Je trouvais que Shea exagérait. Ce n'était pas parce qu'elle avait fait de mauvaises choses qu'elle ne devait voir Kiara. Kiara ne devait juste pas être au courant. Ca faisait près de trois ans que je faisais comme ça et ça fonctionnait très bien. Je ne répondis pas. Je ne voyais pas l'intérêt de le faire.

Finalement je m'étais endormi avec ma petite sœur dans les bras. Le lendemain matin, je ne fis pas attention à l'absence de Shea. Elle avait dû aller aux toilettes ou autres... J'allais me changer pour reprendre ma fille chez son amie et les emmener toutes les deux à l'école. J'avais embrassé ma fille sur le front en la déposant à l'école puis je retournais à la maison où je ne trouvais toujours pas de traces de Shea.

Je ne la vis pas dans le lit. J'allai jeter un coup d'oeil dans la salle de bain : rien. Finalement je retournai dans le bureau. Je trébuchai à cause du chat et remarquai ma petite sœur sous le bureau, en position foetale. Je donnai un coup dans le mur le plus proche. Je me sentis impuissant face au mal-être de ma sœur. Ca me faisait enrager. Je me baissai et secouai ma sœur pour la réveiller.

-Je sais que ce que je vais te dire ne va rien arranger mais... Ca me rends fou de te voir comme ça. Pour l'Amour de Dieu, dis-moi ce qui ne va pas ou... Au moins, fais-moi confiance. N'ai pas peur quand tu es avec moi. Je te protège... S'il le faut on ira voir la police pour avoir une protection armée. Mais je t'en supplie, arrête d'avoir peur quand tu es avec moi.

Quand je dis ça, je ne pu m'empêcher de pleurer. Je me revoyais quand j'étais un gamin paumé. Shea était comme moi. Elle avait tout autant morflé que moi mais j'avais été aveugle. J'avais oublié tout le reste, seule Kiara avait compté ces dernières années. Je n'avais presque plus pensé à ma famille vivant en Irlande. Je savais aussi que mes larmes n'aidaient pas. Comment prouver qu'on était fort quand on pleurait pour presque rien. Je les séchais tant bien que mal en attendant ce que Shea avait à dire.
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S. Ethna O'Brien

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 27 Mar - 21:43


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Franklin s'était endormi, j'avais pris le chat et était allée me cachée dans l'emplacement de la chaise sous le bureau. Je ne m'étais pas endormie de suite, mais le chat à force de ronronnement ainsi que la fatigue des derniers jours eurent raison de moi. Certes, je dormis d'un sommeil léger et agité mais j'ai dormi quelques heures c'est mieux que rien.

Néanmoins, je n'entendis pas lorsque mon frère ainé se leva, ni lorsqu'il parti et encore moins lorsqu'il tapa du point dans le mur. De plus, il dû me secouer pour réussir à me réveiller. Je me redressais et allais m'assoir sur le lit pour me réveiller doucement. Les premiers mots de Franklin ne furent pas des termes faciles à entendre. Je lui faisais visiblement du mal, ses paroles en témoignaient. Il me proposa d'aller voir la police. Est ce que ça servirait vraiment à quelque chose ? Mais le plus important c'est qu'il me suppliait de ne plus avoir peur en sa présence. Je tripotais les draps. Je voulais tout dire à mon frère, mais je voulais également me cacher le plus profondément dans un trou. De honte, de peur et que sais je d'autre aussi. Un cocktail explosif ! Je finis pas lui dire comme si c'était une évidence mais sur un ton tellement coupable :

- Je suis une pute Franky... Une saloperie de pute ! Stan, enfin mon ex, va finir par me retrouver... Surtout que je n'ai rien dis en partant. Il me l'aurait encore fait payer comme la nuit d'avant...
Je triturais le drap et pris une profonde inspiration avant de continuer :

- Tu sais... J'ai refusais de faire le caprice d'un client... Il m'a obligé à satisfaire les besoins du client, et des suivants... des nombreux suivant... et les siens aussi...
Ce n'était pas vraiment ce genre de discussion que je voulais avoir tous les jours à plusieurs reprises du jour et de la nuit, alors j'avais tout déballer. A force d'insister mon frère m'a eu à l'usure... Je constate d'ailleurs qu'il n'a pas eu à beaucoup insister pour réussir à me faire parler. C'était relativement flippant, surtout pour moi. D'ailleurs, je me mis à trembler aussitôt mes paroles terminées, puis à sangloter. Je me mis à répéter ce que Stan me disait tous les jours :

- Je ne suis qu'une pute... une catain... une salope... une putain... je dois satisfaire tous les désirs des hommes qui passe dans le même lit que moi... Tu veux un câlin Franky ?
Demandais je, les larmes dévalant mes joues. Je ne me souciais pas de faire peur à mon frère ou quoique ce soit. Je me tenais la tête avec mes mains. Mon cerveau avait grillé à force de prendre sur moi, je ne réagissais plus normalement. Je répétais les mots de Stan comme un rituel, il fallait presque que j'entende ces mots pour me faire du mal et réussir à passer à la phase action de mon sale métier.

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F. Connor O'Brien

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyLun 31 Mar - 19:51

Je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire face au désarroi de ma sœur. Elle me cachait quelque chose. Elle tripotait les draps comme quelqu'un qui a quelque chose à cacher. Finalement, elle explosa et me dit des choses que j'aurais préféré ne jamais entendre. Ma sœur était une prostituée... Enfin, c'était fini. Elle ne le serait plus jamais, je ne l'aurais jamais laissé vendre une nouvelle fois son corps. J'avais envie de vomir. Savoir ce qu'elle avait été obligée de faire me retournait l'estomac. Elle s'était fait violer. Je contenais mon envie de vomir, mon dégoût de ces hommes qui s'était jetés sur le corps frêle et délicat d'une toute jeune femme. Ces hommes étaient abominables, répugnants. Si je le pouvais, j'irais leur faire la peau.
L'unique chose qui me dégoûtait chez ma sœur était cette facilité avec laquelle elle s'insultait. Elle n'était pas qu'une pute, non... En tout cas, pas à mes yeux.

Je fixais ma sœur avec un regard autoritaire. Je ne voulais pas qu'elle prenne mes paroles à la légère. Rien n'était léger, tout était sérieux. Ma sœur pleurait mais, pour l'instant, cela ne m'affectait pas, du moins en apparence.

-Peu importe les mauvais choix que tu as fait dans ta vie, ils ne détermineront jamais ton identité. Tu crois que les gens me voient comme un junkie ? Non, et pourtant, c'est ce que j'étais il y a une dizaine d'années. Shea, j'imagine ce que ces hommes t'ont fait... En fait, ils n'ont d'homme que le nom. Il n'y a rien d'humain en eux. Ma puce, tu n'aurais jamais dû te prostituer, tu aurais dû venir chez moi directement. Tu sais, maintenant, tout ce dont je rêvais c'est de tuer tes bourreaux... Et plus jamais, je dis bien plus jamais, tu ne dois te laisser faire par un homme s'il te paie ou s'il te force par un quelconque moyen. Tu dois être forte et trouver un homme qui te respectera, qui ne te forceras pas. Et je te jure que ce Stan ne te touchera plus et s'il le fait ne serait qu'une fois, je ne répondrai plus de mes actes... Tu n'as plus rien à craindre.

Je détestais les hommes qui avaient pu faire du mal à ma petite sœur. En fait, je savais si je croisais la route de ce type, une partie sombre de moi-même ressurgirait et je n'hésiterai pas une seule seconde à le tuer. Je pensais que mon côté bestial était parti à tout jamais mais je me trompais. La bestialité était dans ma nature, dans mes gênes, dans mon ADN. Je pouvais avoir le sang très chaud, agir avant de de réfléchir.

Je vins ensuite m'asseoir à côté de ma sœur et la pris délicatement dans mes bras. Cependant, je ne cessais d'imaginer le nombre d'hommes qui avaient pu la trouver. Je voyais, dans ma tête, des hommes gras, bedonnant, infâmes, assoiffés de chair fraiche, répugnants avatar des vices de la société. C'était eux les ogres des contes que nos parents nous racontaient. Ma sœur n'était pas qu'une « pute », elle était juste une victime de notre société malade et corrompue.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 3 Avr - 13:52


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A force que Stan m'ai mis dans la tête ces mots durs, j'avais fini par les croire. Je me les répétais chaque jour, chaque heure, chaque minute de ma pathétique existence. Depuis que je l'avais rencontré, je ne trouvais plus la force de me battre. Exception faite ce jour là où j'avais pris toutes les forces et tout le courage que j'avais trouvé pour prendre la poudre d'escampette. Certes ce n'était pas le seul à me prêter attention, mais au début, il m'apportait ce que je n'avais jamais eu et j'y avais trouvé une certaine satisfaction personnelle. Mais les choses avaient rapidement virées au cauchemars et je ne m'étais malheureusement pas réveillée assez vite. Mon réveil avait été comme une détonation de révolver dans ma tête. J'avais l'impression d'être morte de l'intérieur et souillée de l'extérieur. Je ne pouvais plus me regarder dans un miroir depuis un moment déjà.

J'avais révéler une partie de mes deux ans d'absence à mon frère ainé. Je ne pouvais lui en dire plus, je n'en avais pas la force, d'ailleurs ces révélations m'avaient rendues tellement vulnérables que j'en étais venue à pleurer. Je n'osais regarder Franklin, mais je sentais son regard sur moi. Il ne me pris pas dans ses bras. Je savais que ce qu'il avait à me dire, je devrais le prendre pour une règle. Si je ne respectait pas ces paroles, je ferais mieux de prendre la porte fissa. Néanmoins, ce qu'il me dit était loin d'être une tonne de reproches de grand frère ou de fait ceci fait cela. Non, bien au contraire, ce qu'il me dit était presque rassurant. Pour autant, je ne savais pas trop quoi lui répondre. Je finis enfin par relever la tête et de le regarder pour lui dire solennellement malgré ma respiration saccadée par les sanglots toujours présents :
- Promis Franklin... Mais fait attention à toi si Stan débarque...  Il n'est pas commode du tout... Je veux pas qu'il t'arrive quoique ce soit Franklin...
Il me prit enfin dans ses bras où je me blottis pour reprendre ma respiration.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyLun 21 Avr - 20:26

Cela me crevait le cœur de voir ma petite-soeur pleurer et c'était sans compter sur le fait qu'elle s'était prostituée. En fait, ce qui me faisait le plus mal dans cette histoire de prostitution n'était pas vraiment le fait qu'elle ai vendu son corps -même si ça me dégoûtait- mais le fait que des hommes répugnants aient posé leurs sales pattes sur ma petite-soeur et qu'ils l'aient obligée à faire des choses humiliantes. Je me doutais qu'elle était déjà mal d'avoir fait ça alors je ne lui avais pas fait de reproches.

Elle avait relevé la tête, les yeux embués de larmes. Elle voulait me dire quelque chose. Je souris quand elle le fit. Shea s'inquiétait pour moi et j'avais souris pour la rassurer.

-Je ne suis pas sans ressources. Tu sais, je suis armé. J'ai un revolver dans le tiroir de ma table de chevet et j'en ai un autre dans la boite à gants de ma voiture. Je suis un peu paranoïaque et puis je dois protéger ma famille... Tu sais, je suis heureux que tu sois revenue dans ma vie, lui dis-je d'une voix calme et douce.

Ma petite-soeur était dans mes bras et je sentis qu'elle se détendait un peu à mon contact. Elle devait retrouver une certaine normalité et une personne qui l'aimait pour ce qu'elle était et non pour ce qu'elle pouvait offrir. En fait, je doutais fortement que quelqu'un l'ai aimé pendant les deux ans où on ne s'était pas vu. Une autre question me trotta en tête et je ne pus m'empêcher de la lui poser :

-Est-ce que maman sait que tu es ici ? Je suppose qu'elle ne sait pas que tu t'es prostituée ?

J'en étais certain mais j'avais besoin de l'entendre de sa propre bouche. Je ne voulais pas faire une gaffe la prochaine fois que je parlerai à notre mère. Une chose était sûre et certaine : je n'abandonnerai plus Shea et je la protégerai envers et contre tous. Je ne voulais plus qu'elle souffre. Je la gardais contre moi et lui caressais tranquillement les cheveux.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 24 Avr - 13:26


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Stan ne m'avait pas pris que ma liberté pendant les deux années que j'avais passé aux Etats Unis. Non, il m'avait aussi et surtout pris la chose la plus importante pour une famille Irlandaise croyante. Il m'avais pris ce que normalement une jeune fille offre en cadeau à son époux qu'elle vient d'épouser. Ce qu'il m'avait pris, il l'avait aussi vendu à quelques uns de ses clients malgré le fait qu'il s'était servi le premier. Cela devait faire parti des choses qu'il lui avait plus chez moi au point de départ. Bref, il était donc hors de question que quoique ce soit puisse éveiller les soupçons du reste de la famille au sujet de ma perte de virginité. C'était déjà suffisamment humiliant de le savoir... Et que Franklin le sache aussi... J'aurais préféré que rien de tout cela ne se passe, que je sois restée à la maison.

J'avais demandé à Franklin de faire attention à lui si un jour il devait croiser le chemin de Stan. Sa réponse était rassurante mais c'était flippant de savoir qu'il disposait de deux armes. D'autant que s'il me passait une subite envie de suicide, je savais maintenant où trouver de quoi m'achever. Je me blottis un peu plus dans les bras de mon frère ainé pour chasser ces idées noires de mes pensées. Je me détendis un peu avant qu'il ne me demande si notre mère savait que j'étais chez lui et si elle était au courant de ce que j'avais fais pendant mes deux années de prostitution américaine. Il me caressait les cheveux comme pour me donner un peu de courage de lui dire les choses. Je n'hésitais pas bien longtemps avant de lui répondre en essayant de ne pas m'emporter :
- Ca ne va pas la tête ! Elle doit jamais savoir ! Elle serait anéantie... Toi même tu sais ! Et puis quand je suis partie il y a deux ans de la maison, je ne lui ai pas donné d'adresse de toutes façons...
Dis je en laissant en suspens ma phrase. Elle s'était peut être fait du mouron en découvrant mon absence... une semaine ou un mois après. Dans tous les cas, beaucoup trop tard pour être raisonnablement prise au sérieux par les autorités, même avec un dessous de table.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyDim 4 Mai - 21:08

Je sentis ma petite sœur se blottir un peu plus contre moi. Elle était si fragile, si délicate. Ca me faisait si mal de savoir que des hommes répugnants avaient pu la toucher et j'avais envie de les tuer car je savais qu'ils avaient prit la pureté de ma sœur grâce à de l'argent. Certes, j'étais plutôt croyant mais je considérais que rester vierge jusqu'au mariage était abusé. Cependant, j'avais la conviction qu'on ne devait pas perdre sa virginité de cette façon : on devait l'avoir choisi et le faire avec une bonne personne... Remarquez, j'avais perdu ma virginité avec une prostituée quand j'étais ado...

Je caressais doucement les cheveux blonds de ma petite Shea, lui posais une question totalement folle et elle me répondit sèchement. Elle n'avait pas tort : notre mère serait anéantie et elle avait vécu trop d'épreuves depuis 1994.

-D'accord, est-ce que j'ai le droit de lui dire que tu es ici ? Je crois qu'elle serait heureuse d'avoir de tes nouvelles, de savoir que tu vas bien... Crois-moi, c'est horrible de ne pas savoir comment va son enfant. Elle t'aime. Tu es sa petite dernière et tu es arrivée après la mort d'une de ses filles alors tu as une place particulière dans son cœur, ne l'oublies pas., tentais-je de la convaincre.

Je jetais un coup d'oeil à mon téléphone portable pour voir l'heure. Il était neuf heure un peu passé. Je me détachais un peu de ma petite soeur adorée et lui proposais :

-Et si on allait prendre un bon petit-déjeuner en regardant la télé comme avant, comme après ma cure de désintox' ? Et ne t'inquiète pas : j'ai tout mon temps, je ne travaille pas aujourd'hui.

Je tentais de tout faire pour que la jolie petite blonde soit bien. En devenant père, le bonheur de ma famille avait pris une place plus importante qu'avant. Et surtout, Shea avait besoin de mon aide, de ma présence car je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi mal dans sa peau à part, peut-être, moi entre 10 et 17 ans mais j'étais tellement shooté et à côté de mes pompes à cette époque que je ne me souvenais pas précisément de mon mal-être et puis, je n'étais pas dans la tête de ma sœur : je ne savais pas ce qu'elle vivait ou ce qu'elle ressentait. Je regardais une nouvelle fois ma sœur. J'espérais pouvoir l'aider à se relever et à affronter la vie encore une fois.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyDim 11 Mai - 21:05


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Blottie dans les bras de mon frère ainé, j'avais révéler à celui ci que notre mère n'était au courant de rien de mes agissement depuis les deux dernières années. Sa réponse fut de tenter de me convaincre de dire à celle qui nous avait porté où j'étais. Il me dit que j'avais une place particulière dans le cœur de notre mère. Je fis la moue à cette évocation. Oh que oui j'avais une place particulière : je n'avais rien le droit de faire sans qu'elle se mette à paniquer pour un oui ou pour un non, elle me comparait sans cesse à la sœur que je n'avais pas connue à qui je ressemblais tant. C'était parce que j'avais cette place si particulière dans le cœur de notre mère que j'avais décidé de prendre le large, étouffée dans cette vie qui ne me correspondait pas, ou du moins plus. Je jetais un regard noir à Franklin en lui disant d'un ton autoritaire que je ne m'étais plus entendu depuis plus de deux ans :
- Si tu lui dis quoique ce soit, autant te le dire je préfère retourner d'où je viens, c'était moins douloureux !
J'avais morflé après la mort de Sophie et le départ de nos deux autres sœurs. Je n'avais déjà pas beaucoup d'opportunité de vivre ma vie auparavant mais une fois ces événements arrivés successivement, elle m'avait tellement couvé que je n'en pouvais plus. Son amour me faisait mal et me faisait du mal. Je n'arrivais pas à lui rendre le centième de ce qu'elle me donnait et elle me le reprochait sans cesse. Tout ceci avait fait que j'avais pris mes cliques et mes claques pour prendre le large le plus loin possible d'elle.
A contrario, je ne subissais que des douleurs physiques et psychologiques avec Stan et dans mon travail. Ce n'était rien à coté de ce que je subissais sur le plan affectif en présence de mon adorable maman. Alors autant dire que je préférais largement les sévices corporels et psychologiques que j'avais subit en Amérique.

Puis il me proposa d'aller prendre le petit déjeuné devant la télévision puisqu'il avait toute la journée. Je haussais les épaules en demandant timidement cette fois :
- Faut peut être que je prenne un anti-vomitif avant... Je veux pas salir toute ta maison à manger dans toutes les pièces... Puis je réfléchis un moment avant de poursuivre mes pensées à voix haute : Je crois que j'ai aussi besoin d'aller voir quelqu'un... Enfin un médecin... Je ne suis pas fan mais... J'hésitais avant de poursuivre finalement en relevant mes manches : tant qu'à tout te dire, voilà, j'ai un peu des horribles marques... Elle pourra me donner une pommade peut être pour soulager... Certaines démangent et d'autres brulent...
J'avais tenté de ne montrer que les plaques laissés par les frottements de la veille lorsque j'avais pris une douche relativement astiquée dans les moindres recoins à plusieurs reprises. De ce fait, je dissimulais les marques des menottes qui m'avaient cisailler les poignées quelques heures seulement avant la douche et qui étaient mises en évidence depuis celle ci.

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyDim 8 Juin - 21:13

Shea ne semblait pas convaincue par mes explications. C'est vrai que notre mère était surprotectrice avec elle mais, l'air de rien, elle l'était aussi avec moi ! Mais je ne lui avais pas laisser le choix de refuser mon choix et de m'empêcher de partir quand j'en avais eu besoin. Shea n'était vraiment pas contente de ma proposition de dire à ma mère où se trouvait ma petite sœur. Il lui faudrait peut-être seulement du temps... Enfin, je l'espérais. J'avais envie de dire à ma petite-soeur qu'elle était folle mais ça ne ferait que de l'enfoncer.

-Shea, Maman m'a aussi couvé plus qu'elle ne l'aurait dû mais je préfère cent fois plus être dans son sillage que de retourner dans la rue et les squats de Dublin et d'être celui que j'étais quand je me droguais. Je crois que nos deux anciennes situations sont équivalentes... Ou presque..., murmurais-je comme si parler de ça me faisait toujours mal.

J'aurais dû me taire mais je ne pouvais pas laisser ma petite-soeur dire une chose aussi horrible.

Quand je lui proposai de prendre le petit-déjeuner devant la télé, elle haussa les épaules. Elle me dit qu'elle prenne un anti-vomitif.... Je n'étais même pas sûr d'en voir déjà vu une boîte dans ma vie. Puis elle me parla aussi du fait qu'elle devrait aller voir un médecin.... Elle releva ses manches et la première chose que je vis étaient les morsures du métal d'une paire de menottes. Mon regard se durci et mon visage se ferma. Je savais très bien reconnaître les marques de menottes : j'en avais eu et j'en avais infligé à un type qu'on avait séquestré avec la bande de punk avec qui je traînais. Merde ! Jusqu'où ces salauds avaient-ils abusé d'elle ?

-Ne te pose pas de telles questions. Si je dois faire le ménage, je le ferais. Le tout est que tu ailles bien, que tu sois heureuse... Et, il n'y a aucun problème, on ira voir un médecin... Euh... Tu voudras peut-être voir un gynéco ? Ca pourrait peut-être être utile... Et fare des tests de dépistages pour le SIDA ou je ne sais quelle autre maladie..., lui proposai-je d'une voix douce. Tu sais, Shea, je ne veux pas te perdre. J'ai déjà perdu trop de gens et ça m'a fait tellement de mal que je ne veux plus connaître ça une nouvelle fois.

Je la pris dans mes bras. Je voulais la protéger envers et contre tout. Je l'adorais. Elle était ma seule petite-soeur alors elle avait une place particulière dans mon cœur. Une place que personne d'autre ne saurait combler.
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyJeu 19 Juin - 21:41


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J'avais refuser la proposition de mon ainé avec une pointe de mécontentement ou que sais je encore, probablement un peu trop prononcé pour que Franklin prenne la défense de notre mère. Néanmoins, ses arguments ne firent pas mouche et je me contentais de hausser les épaules, puis de les garder lever pour signifier que je ne changerais pas d'avis de sitôt. En même temps, plus obstiner que moi, c'est compliqué. Et je n'avais pas encore assez de recul pour pouvoir prendre conscience que ce que disais mon grand frère était vrai ou non.

Lorsque mon ainé me proposa d'aller déjeuné, j'avais tout d'abord demandé un anti-vomitif puis j'avais relevé mes manches pour lui montrer les marques que j'avais sur les bras en demandant d'aller chez le médecin. J'éviter de croiser le regard de mon grand frère de peur de voir dans ses yeux de l'horreur, de la honte, de la colère ou un sentiment qui me ferais regrettait de lui avoir montrer mon état. Il finit par me dire que si je vomissais ce n'étais pas grave, il nettoierai. Puis il accepta que j'aille voir un médecin et me suggéra même d'aller consulter un gynécologue. Maman n'avait jamais voulu que j'y aille du coup je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais il était évident qu'il fallait que j'y aille maintenant. Franklin ajouta qu'il faudrait que je sois dépister du SIDA et des autres maladies du même acabit. Je regardais mes pieds, j'avais honte et le fait de penser aux maladies et en particulier celle qu'il venait d'énoncer me faisait me sentir sale, encore plus sale que jusqu'alors. Il conclu en disant qu'il ne voulait pas me perdre. Je le regardais les yeux rempli de larmes qui ne voulaient et pouvaient pas couler. J'étais contente d'avoir pu retrouver le seul qui comptait plus que tout à mes yeux. Intérieurement, je me dis qu'il fallait que je prenne plus sur moi et que je le ménage si je voulais le garder au plus près de moi au lieu de le faire fuir. Je me promis à moi même de faire des efforts. Toujours en le regardant, je lui dis d'une voie un peu enrouée à force de retenir mes larmes :
- Bon bah dans ce cas, je ne dis pas non au petit déjeuné... Et en effet, il faudra que je fasse tout cela... Tu as les coordonnées des spécialistes quelque part ? Tu m'accompagneras ... au moins dans la salle d'attente ? Le suppliais je avant de conclure par : Je t'aime Franklin
Je fis un mouvement pour me redresser. Action réaction, il fallait maintenant que je me bouge, fini de faire la larve, même si cela n'avait pas duré outre mesure plus d'une nuit.


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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyMar 8 Juil - 20:58

Quand j'avais évoqué le gynécologue, le SIDA et les autres maladies sexuellement transmissibles, Shea avait baissé les yeux. L'avais-je mise mal-à-l'aise ? Oui, très certainement. Elle devait rêver d'une autre conversation avec son seul et unique frère. Je lui caressai la joue délicatement quand elle me demanda si je l'accompagnerai chez tous ces spécialistes. Avant que je ne puisse lui répondre, elle me dit qu'elle m'aimait.

-N'ai pas peur... Tu sais, je me suis aussi fait dépister pour le SIDA et l'hépatite après que... Après ma cure de désintox'... Ce n'est pas grand chose... Enfin, quand tu n'es pas dépisté positif. Et ne t'inquiète pas, j'irai avec toi et je resterai autant que tu le voudras... Je dois avoir des coordonnées quelque part... Enfin, je pense qu'ils doivent avoir tout les médecins qu'il faut à l'hôpital., tentais-je de la rassurer.

Je la pris par la main et la fis se lever. Je ne comptais pas rester ici indéfiniment et ma petite-soeur devait avoir faim. Je lui lâchai la main une fois que nous fûmes arrivés aux escaliers. Je passais dans le salon et allais à la cuisine pour préparer un bon petit-déjeuner à ma sœur chérie. Je mis la cafetière en route puis je laissais ma tête passer dans l'embrasure de la porte pour demander à Shea :

-Que veux-tu déjeuner ? Des céréales ? Des œufs ? Du pain, de la confiture et du beurre de cacahuètes ? De la brioche, peut-être ? Et que veux-tu boire ? J'ai du thé, du café, du chocolat, des jus de fruits... Demandes-moi ce que tu veux, n'hésites pas !

Je souriais pour la rassurer. C'était mon seul but depuis que Shea était revenue dans ma vie. Dès qu'elle m'eut donner sa réponse, je lui dis de s'asseoir sur le canapé et de faire comme chez elle... De toutes façons, elle était chez elle maintenant. Une fois que tout fut préparé, je retournai dans le salon avec un plateau que je posais sur la table basse. Je m'asseyais dans le canapé, à côté de ma sœur, posais mon paquet de cigarette et mon briquet sur la table basse puis pris ma tasse de café.

-Tu sais, je suis vraiment heureux de t'avoir sous mon toit et de t'avoir à nouveau dans ma vie... Je ne veux plus te perdre, compris ?, lui demandai-je en passant mon bras autour de ses épaules frêles et de l'embrasser sur la tempe.
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S. Ethna O'Brien

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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyLun 21 Juil - 20:44


Connor & Ethna
"Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial"

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C'était certes embarrassant que cela soit mon ainé qui me fasse remarqué qu'il faudrait que j'aille me faire dépister pour les maladies que l'on aurait pu me refiler de par, ce que certains appellent mon métier, la prostitution. Mais plus profondément ancré en moi, j'avais aussi très peur de ce que ces résultats pourraient conclure. Alors que mon cerveau paniquait dans l'éventualité d'avoir le SIDA ou ne serait ce qu'un papillomavirus, je pris sur moi et demandais à mon grand frère chéri s'il accepterait de m'accompagner à ces rencontres avec les différents spécialistes puis j'enchainais en lui disant que je l'aimais, de surcroit il ne pouvait savoir à quel point je l'aimais. Il m'avoua que lui aussi avait du subir les examens que je redoutais tant et il me promit de venir avec moi à chacun d'eux tant que je le souhaitais ainsi.

Puis il m'aida à me relever en me prenant la main et il m'amena jusqu'au salon et se rendit dans la cuisine où il resta un bref instant avant de passer sa tête dans l'ambassur de la porte pour me demander ce que je voulais. Il me fit quasiment un petit descriptif de tout ce qu'il pouvait se trouver sur une table de petit déjeuner. Je secouai doucement la tête pour répondre simplement :
- Un jus de fruit et un bol de céréale ça sera parfait mon Franklin s'il te plait...
Suite à ça, il me dit de m'installer comme chez moi, je m'installais donc sur le canapé et attendit sagement. Même s'il voulait me mettre à l'aise, chose que je faisais si facilement lorsque j'étais chez des clients, c'était devenu  bien différent depuis mon atterrissage aux Bahamas. Ils m'avaient cassés lors de ma dernière nuit de travail et maintenant je n'osais plus rien. De ce fait, j'attendis que mon grand frère revienne avec le plateau qu'il avait préparé spécialement pour moi. Je lui souris pour le remercier. Pendant que je mélangeais machinalement ma cuillère dans les céréales, je vis qu'il prenait son paquet de cigarette. Puis il me dit qu'il était très heureux de m'avoir à nouveau dans sa vie et qu'il ne voulait plus me perdre. Les larmes me montaient aux yeux, je n'étais plus la petite dure à cuire et encore moins lorsque la seule personne que je chérissais plus que tout au monde me faisait des déclarations d'amour fraternel comme celle ci. Je pris une cuillère de céréales pour ne pas montrer mon émotion suite à sa confession, je mâchouillais doucement avant de finalement répondre avec un soupçon d'émotion dans la voix même si je faisais tout pour que cela ne s'entende pas :
- Si tu ne pars plus sans moi au bout du monde, c'est promis !
Puis je lui claquais un bisou sur la joue avec du lait plein les lèvres, comme l'enfant que j'étais encore intérieurement. L'enfant qui n'avait pas pu grandir à son rythme et qui avait du être une adulte trop vite. Je mangeais mon bol de céréales. Contrairement à ce que je pensais, je ne vomis pas, néanmoins, je ne sus finir le bol entièrement. Je m'arrêtais donc et demandais malgré moi :
- Tu crois que... je réussirais... à oublier... et à passer à autre chose ?
Ma voix était emprise à une certaine émotion et une complète incertitude. J'étais perdue mais je voulais pouvoir penser que les choses iraient mieux, qu'un jour je réussirais à aller de l'avant. Et puis s'il y avait bien une chose qui n'avait pas changé, ce devait bien être mon impatience. Or pour le coup, j'étais déjà impatiente de perdre ces souvenirs américains.

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F. Connor O'Brien

F. Connor O'Brien
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MessageSujet: Re: Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna   Quand la peur nous gagne, on finit toujours par retrouver le bercail familial ¤ Connor & Ethna EmptyVen 8 Aoû - 19:45

Je savais à quel point Shea pouvait redouter d'avoir le SIDA. Moi-même, j'avais été terrifié par cette maladie. Je savais à quel point la maladie pouvait faire peur. Le SIDA, le cancer, les maladies orphelines incurables... Qu'y avait-il de plus horrible ? Rien... Ou plutôt, rien ne nous faisait autant frémir d'horreur que les noms de ces fléaux.

Assis à côté de ma sœur sur le canapé du salon, je buvais mon café tranquillement. J'avais bien les larmes qui étaient montées aux yeux de ma sœur. Elle avait tellement changé. Elle n'avait plus cette force brute. Je le voyais mais je me taisais. Je ne voulais pas l'empêcher de manger. Elle me promis que je ne perdrais plus si je ne partais plus au bout du monde sans elle. Je souriais. Elle n'avait pas tort. Puis elle m'embrassa sur la joue. Manque de chance pour moi, ma sœur me colla plein de lait sur la joue et, par la même occasion, dans la barbe. Je m'empressais de me nettoyer la joue. Quand elle eu fini de déjeuner, je pris mon paquet de cigarette et en sorti une que je glissais entre mes lèvres. Je n'eus pas le temps de l'allumer que Shea me demanda si elle pourrait oublier et passer à autre chose. Je me tournais vers elle, l'air grave. Je pris ma cigarette, encore intacte, entre mon pouce et mon index avant de répondre à ma petite-soeur :  

-Oublier... Tu ne le pourras jamais. Je n'ai pas oublié ce que je me suis fais et ce que j'ai fais aux autres pendant ma période « zombie ». Mais, avec le temps, tu pourras passer à autre chose. Je l'ai fais alors tu y arriveras aussi. Tu as toujours été plus forte que moi...

Par période « Zombie », j'entendais là les années de perdition dans les rues de Dublin, à me droguer, me saouler, etc. Dans un élan, peut-être, de folie, je pris mon paquet de cigarette et le tendis à Shea.

-Je sais que tu ne fumes pas mais tu... Ca te calmerait peut-être... 'Fin, je ne te pousse à rien., lui proposais-je.

J'allumais ensuite ma cigarette et pendant quelques instants, j'étais dans mon petit paradis enfumé. J'aimais la nicotine et ça me tuerai, je le savais mais je ne pouvais pas m'en empêcher.
Dans une dernière tentative de remonter le moral de la petite blonde, je la pris dans mes bras.
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