Brooke & Mathys

Tequila turned me into someone else

La première réponse de mon amie me laissa quelque peu confus, pour tout avouer. Pourquoi ? Parce qu’alors que je m’attendais à un sermon, à ce qu’elle ne se gêne pas pour s’énerver, pour se scandaliser compte tenu de mon comportement, peu importe si elle pensait que j’avais raison de laisser Taylor ou pas, elle me laissait limite le choix de s’énerver ou pas. Y avait-il une bonne réponse à ce genre de question ? Il était certain que je ne voulais pas qu’elle s’énerve, ce n’était pas mon but de la provoquer, mais après, peut-être qu’une personne qui me crie dans les oreilles que j’ai fait quelque chose de mal, d’une certaine façon, ça pourrait me permettre de me réveiller, de me tirer de cet état lamentable dans lequel j’étais qui ne me ressemblait pas vraiment, comme si j’étais devenu un gros mollusque, en fait. Au bout du compte, je ne répondis rien, regardant mon amie qui semblait avoir un regard neutre, ne me disant pas si je devais m’en inquiéter ou pas. Puis, elle finit par sourire, me poussant alors dans le sable. Pris par surprise, je me laissai faire, me retrouvant alors allongé sur le dos dans l’étendue blanche qui me procurait, à cet instant précis, un certain confort. Un confort chaud, mais un confort quand même. Je me surpris ensuite à fixer le ciel un instant, puis je tournai la tête vers Brooke une nouvelle fois, l’écoutant me dire que j’étais assez grand pour culpabiliser tout seul. Encore une fois, je ne dis rien, sauf un « Ouais… » pas très convainquant, considérant le fait qu’en réalité, ça me tuait de faire ça tout seul, parce que j’étais constamment tiraillé entre l’idée que j’avais pris une bonne décision, et l’autre que non, que j’avais fait une belle erreur. Il manquait un arbitre pour me donner raison ou pas dans l’histoire, et cet arbitre, je ne l’avais pas trouvé, et je ne le trouverais pas en ma meilleure amie, qui, visiblement, voulait rester neutre dans l’affaire. Je ne pouvais pas lui en vouloir, déjà qu’elle était assez patiente pour entendre mes doléances et mes histoires. Tentant alors de me ressaisir : « Culpabiliser, c’est pas le problème. C’est que je ne sais plus vraiment quoi en penser… Je ne sais pas ce que les autres vont en penser. Je ne sais plus rien du tout... » Je soupirai, marquant alors une pause à mon discours, puis je dis : « C’est comme si le dessin qui était tracé pour ma vie vient de s’effacer, et que j’ai le syndrome de la page blanche à présent… Tu vois ce que je veux dire ? » Je regardai de nouveau mon amie, surpris que j’étais capable de sortir des idées bourrées de métaphores ainsi tout à coup, mais bon, j’espérais simplement que ça illustrerait bien mes pensées, mon point de vue.

Brooke & Mathys

Tequila turned me into someone else

Il était difficile de croire que moi, Mathys Lexington, le mec qui n’avait jamais aspiré à grand-chose dans la vie, sauf peut-être ne pas se prendre la tête avec quoi que ce soit de trop gros, j’en étais à faire des métaphores pour représenter ma vie en ce moment, parce que je ne trouvais pas vraiment d’autres mots pour le faire actuellement. Ça avait quelque chose de pathétique, voire même de triste, mais en fait, je ne savais pas comment faire autrement. En fait, je ne savais pas quoi faire, point à la ligne, mais quelque chose me disait que ramper devant ma meilleure amie en pleurant n’était pas la solution, que jamais je ne pourrais réfléchir avec ce genre d’attitude et que par conséquent, peu importe ce qu’elle pourrait me dire, ça ne me mènerait à rien. Enfin, je n’en étais pas certain, pour tout dire. Je n’étais plus sûr de rien, comme je lui en avais fait part, et heureusement, mes mots, aussi imagés soient-ils, avaient su se faire comprendre par cette jeune femme que je considérais comme mon modèle, comme mon principal pilier et ce, depuis que j’étais tout petit. Cela était source de soulagement, même si le silence qui suivit ne m’apporta pas de solution quelconque. Je ne m’en plaignis toutefois pas, me disant bien que la connaissant, elle ne resterait pas ainsi, sans mot, bien longtemps. Comme de fait, elle enchaîna peu de temps après, d’une façon qui m’arracha un sourire, puisqu’en fait, elle avait fait, si je pouvais le dire ainsi, comme moi; elle avait employé elle aussi une métaphore, qui, mine de rien, faisait quand même du sens, si bien que j’en hochai la tête, très sérieusement, malgré le fait que cette conversation ne nous ressemblait pas vraiment, pas pour le moment en tout cas. Toutefois, je lui répondis quand même : « Oui, peut-être bien… », mais je m’arrêtai à ce moment, parce que visiblement, cette première métaphore avait fait cramer mon cerveau et je ne savais pas trop comment poursuivre. Heureusement pour moi, Brooke lâcha le tout, me faisant alors rire avec elle pendant un petit instant. Bien content de ne pas avoir à me creuser la cervelle longtemps, je dis : « Franchement je ne sais même pas ce qui m’a pris ! Les ruptures, ça ne me réussit vraiment pas, je crois… » Toutefois, histoire que Brooke ne pense pas que je le prenais d’une façon péjorative, je la regardai, puis je lui souris doucement par la suite.