Je n’ai jamais vraiment été du genre impatiente cependant ce soir je dois avouer que j’ai réellement hâte que Keith arrive. Je ne sais pas si c’est le fait que nous soyons totalement sur la même longueur d’onde ou quoi, mais je sais que quoi qu’il arrive, même si nous sommes que tous les deux, nous allons passer une soirée de fous que nous sommes. En attendant sa venue, je n’ai rien d’autre à faire qu’un peu de rangement, et lorsque j’entends mon téléphone vibrer sur le plan de travail je me doute qu’il ne doit pas être très loin sachant que nous sommes pratiquement voisins. Pour être sûre, je fais tout de même le déplacement jusqu’au coin cuisine pour vérifier que ledit message soit bien la confirmation qu’il soit parti, et pas un message m’annonçant qu’il ne peut venir, auquel cas je risquerai d’attendre longtemps sur mon canapé. Tandis que je suis en train de lire, j’entends frapper à ma porte. Le pas léger, je me dirige dans cette direction et ouvre à mon ami tout en l’accueillant d’un « Bienvenue dans mon magnifique palace. » se voulant volontairement pompeux. En effet, lorsqu’on rentre chez moi on se rend compte que je suis loin de vivre dans un palace, mais c’est ce côté cosy qui me fait aimer plus que tout mon appartement. Et aussi le fait que je n’ai pas eu à le payer très cher pour le coin, mais ça c’est une autre histoire.  

Pour tout salut envers mon ami, je fis l’une de mes plus belles révérences digne des plus grands mondains avant de me relever avec ce qu’il me restait de dignité. En effet, je m’étais rendue compte une fois la tête en bas que je n’avais pas l’air crédible pour un sou, et je savais que Keith allait s’en rendre compte, mais après tout, c’était Keith, et avec lui la honte n’existait pas. Pour continuer la visite je le laissais entrer tout en me laissant embrasser. J’attrapais au passage la boîte de popcorns avant de demander « faut que la repasse au chaud, ou quoi ? », toute sourire. Comme moi, Keith paraissait excité à l’idée que nous passions la soirée ensemble. Je savais que ç’allait être une soirée mouvementée digne de Keillawn. Lorsqu’il me demanda ce qu’on allait regarder ce soir, je levais subitement la tête manquant de me froisser un muscle. Je n’avais pas pensé à ce que nous pouvions regarder, et par conséquent je me trouvais assez bête, surtout que je n’avais pas une dvdthèque impressionnante, bien au contraire. Avoir su, je serais allée dans une boutique histoire de louer un film, néanmoins je n’avais pas été aussi prévoyante, c’est pourquoi je haussais les épaules et dis « pour être honnête, j’ai pas pensé au film. Mais j’ai tous les Star Wars ? ».

En regardant la boîte de pop-corn, j’espérais que la réponse quant au dilemme chaud ou froid allait me venir. Néanmoins, ce ne fut pas le cas, et en haussant les épaules, je proposais « On peut faire une partie chaude et une partie froide ? ». Toute fière de mon idée que je trouvais lumineuse, je disposais une autre partie dans un saladier et l’autre au micro-onde avant de le lancer pour que les popcorns chauffent. La proposition de film français m’emballa, aimant toujours découvrir des choses nouvelles, et pour être honnête, je ne connaissais rien du tout du cinéma étranger, moi qui connaissais à peine le cinéma américain. Je haussais les épaules et dis « je peux le télécharger en quelques minutes, je lance ça et on se calle ? » dans un sourire. Avant même d’avoir une réponse, je lançais le torrent, regardais le temps qui était prévu pour que le download soit plein, et fut ravie de voir que ça n’allait pas être long, genre cinq minutes. Pensant que nous n’allions pas regarder le film sur le petit écran de mon ordi, je farfouillais à la recherche de mon câble HDMI, et après quelques minutes de fouille intense, je parvins enfin à le trouver. Je le brandis glorieusement et dis « C’est qui l’papa ?! ».

Lorsqu’il prononça le nom du film, je le regardais avec de grands yeux, me demandant dans quelle langue il pouvait bien essayer de communiquer. Je hochais la tête pour lui faire comprendre que non, je ne connaissais pas, et lui passais mon ordi pour qu’il puisse rentrer le nom du fameux film. Pendant qu’il faisait ça, je partis à la recherche de mon câble HDMI. Je ne pus retenir un rire lorsqu’il me demanda si j’avais changé de sexe, ce à quoi je ne pus m’empêcher de répondre : « - C’est ça la vie de célibataire endurcie, tu apprends à gérer toi-seul la maison, et donc même les trucs techniques ! ». Puis je le regardais l’air malicieux avant d’ajouter : « - Et je suis aussi sortie avec un geek. », puis de hausser les épaules en lui faisant comprendre que non, j’étais loin d’être la fille qui se promenait en habits sales et qui passait ses journées à jouer aux jeux en ligne. Surtout si on considérait qu’à chaque fois que j’avais essayé ces jeux, je me faisais tuer aux bout de quelques minutes, ce qui me faisait péter un câble.