Aaliyah R. Zakharov :  Il y a une semaine et demie, quelque part en Amérique. J’ai balancé ma carte du NSA devant ton bol de céréale. « C’est quoi ça ? » je soupirais et ne répondis pas. Tu ouvris le petit porte-carte et regarda ce qu’il y avait dedans. « Tu bosses pour le NSA ? T’es sérieuse là ? » Je fis un bref « oui » de la tête. J’appréhendais ta réaction, j’avais peur que tu le prennes vraiment mal. J’avais peur que tu crois que je t’avais filé pendant ces six derniers mois. Tu pensais sortir avec une strip-teaseuse alors qu’en fait pas du tout. Je te regardais. Tu me rendis mon porte-carte, je te demandais : « C’est tout ? » Tu me regardais. Je pensais que t’allais partir, t’enfuir. « Tu veux que je réagisse comment ? J’me doutais bien que t’étais pas strip-teaseuse, ça se voit à ta façon de te comporter. » Je continuais de te regarder et tu enchaînais : « Mes sentiments n’ont pas changé, j’espère juste que tu n’auras pas la mauvaise idée de me livrer au NSA… » Tu marquais une brève pause et t’approchais de moi. Dans le creux de l’oreille, tu me chuchotais : «… Parce que je te jure qu’avec ou sans sentiment, je serais obligé de te faire tuer. » Je te regardais, tu me souris. On s’aime sauf qu’on ne devrait pas sortir ensemble. Je travaille pour l’Etat et je suis censée arrêté les hommes dans ton genre. Toi, si jamais tes acolytes apprennent que tu sors avec une fille dans mon genre, ça risque de très mal passé. C’est pour ça que deux jours après, tu m’as montré deux billets d’avion pour les Bahamas :« Aaliyah, on part aux Bahamas. » Je me retournais vers toi et répondis : « Pourquoi ? » Tu t’es approché de moi et m’a simplement répondu : « Je t’aime et je veux te protéger de mes hommes. J’ai peur qu’ils apprennent que ma copine travaillent pour le NSA, je veux pas qu’il t’arrives quelque chose. Et puis, j’pense que toi comme moi on a besoin de vacances. » Je souris et t’embrassais. En réalité, on est partit pour se faire oublier. Je ne voulais pas risquer ma place au NSA et toi tu ne voulais pas risquer de détruire ta réputation. Une chose est sûre, ça fais quatre mois qu’on est ensemble et tout se passe bien. Ce que je ne sais c’est que même de notre chambre d’hôtel aux Bahamas, tu continues de diriger tes opérations. Ca risque de vraiment pas me plaire lorsque je vais l’apprendre..

Maïke K. Bennett : Ayant tous les deux grandi à proximité l’un de l’autre à Denver, dans le Colorado, Tyler et Maïke se connaissent depuis qu’ils sont hauts comme trois pommes. Ils ont partagé de nombreuses choses ensemble et se sont toujours bien entendus. Maïke fut même la première témoin des petits méfaits de Tyler lorsqu’il était adolescent, mais puisqu’il avait droit à une fin relativement potable à chaque fois et qu’il n’y avait pas nécessairement de quoi alerter la police, il n’y a jamais eu de suite à ces histoires, même si au fond, Maïke ne les a jamais oubliées. Complètement ignorante que Tyler a continué par la suite, elle ne fait que retrouver son ami d’enfance, innocemment, ne sachant pas du tout ce qui peut se cacher derrière son histoire, derrière ce qu’elle a manqué de sa vie pendant les dix dernières années, alors qu’ils étaient séparés physiquement, mais toujours en contact de temps à autre.