Nous sommes ce fameux 29 octobre 1983. C’est un jour d’hiver, qui n’est pas plus froid que la moyenne. Née dans le Colorado, à Denver pour être plus précise, je n’ai jamais eu de vraies difficultés étant plus jeune. Je suis issue d’une famille moyenne. Je ne faisais pas partis de ces gosses de riche qui ont absolument tous ce qu’ils veulent mais je ne faisais pas partis non plus partie d’une famille pauvre qui a du mal à boucler les fins de mois. Mes parents étaient aimants, ils ont toujours été là pour moi. En fait, on était le stéréotype de la famille américaine que l’on pouvait voir dans les séries télévisée : la belle villa, les Ferrari et le chien en moins. J’ai vécu en banlieue de Denver. Scolarisée dans une école publique –ma mère disait que la connaissance ne devait pas s’acheter- je faisais partis de ces personnes qui avaient d’assez bonnes notes. Je n’étais pas première de la classe, mais j’étais loin d’être la dernière. En générale, les professeurs faisaient pas mal d’éloge bien qu’ils me conseillaient de participer plus en classe. J’ai toujours détesté parler devant les autres. Je n’en voyais pas l’intérêt en fait. C’est aussi pendant ces années que j’ai rencontré Alexander. On est vite devenu proche, et on est rapidement devenu meilleurs amis. On faisait tout ensemble. En cours, on était toujours assis à côté et dès qu’il s’agissait de faire une bêtise c’était à coup sûr nous deux qui se faisions prendre. On était un duo de choc. C’était lui et moi contre le monde, personne n’aurait pu détruire ça. Dès notre entrée au collège, les gens nous disaient qu’on allait bien ensemble, qu’on faisait un beau couple. A l’époque, j’étais trop jeune pour savoir ce que la notion de couple signifiait. Néanmoins, on a toujours continué d’être ensemble. De plus, mes parents l’aimaient bien. Je l’invitais souvent à la maison, d’ailleurs.

Les années collèges, c’est aussi pour moi le moment des premiers amours. On ne sait pas vraiment ce qu’aimer veut dire. Je suis sorti avec des garçons. Enfin si on peut dire qu’embrasser et prendre dans ses bras un garçon, c’est sortir avec lui. Qui dire s’attacher à des garçons, dit aussi se briser le cœur. Vous savez ce moment où on a l’impression que le monde va s’écrouler parce qu’on est plus avec untel. Alexander a toujours été là pour moi, il m’a toujours consolé. C’est au lycée qu’on a commencé à sortir ensemble. Beaucoup de nos amis attendaient avec impatience de voir éclore notre couple. Au lycée, on était le couple far. Celui que tout le monde connaît. Celui que beaucoup envie. Certains ont même essayé de nous faire rompre mais ça n’a jamais marché. Je me voyais déjà avoir une petite vie tranquille avec Alexander. On avait l’intention de partir de Denver. Peut-être aller à Los Angeles ou New-York. Ma vie était une vraie croisière. Entre les cours où je m’en sortais plutôt bien, la piscine où j’adorais allé traîner et mon histoire d’amour, tout allait bien. D’ailleurs en allant à la piscine, j’ai rencontré Maïke. Trois ans de différence et pourtant ça ne nous a pas empêchés de devenir proches. Même lorsqu’on était loin l’une de l’autre, on a toujours gardé contact. Une amitié en or, qu’on ne peut pas oublier.

Les années passent. J’obtiens mon diplôme. Je ne sais pas réellement ce que je veux faire de ma vie. Je choisis d’intégrer une faculté de sport mais je ne sais pas réellement où ça va me mener. Peu après l’obtention de mon diplôme, Alexander me demande un mariage. Un rêve de réalisé, la croisière continue. On avait des projets plein la tête. Rien n’aurait dû nous séparé. Et pourtant… On n’a pas tous la chance d’avoir une vie parfaite. Trois années magiques ont passé avant qu’Alexander de trouve la mort dans un accident de voiture. Trop dur à supporter, je me renferme sur moi-même. Je refuse de parler de ça. Je veux montrer à tout le monde que ça ne m’atteint mais j’ai toujours souffert. Ça se voyait de temps en temps, mais je refusais catégoriquement de reparler. Ca ne le ramènerait pas. Les souvenirs sont trop nombreux. Je ne peux pas rester. Je décide de prendre le large et je m’envol pour Hawaii, archipel où mes parents ont déménagé quelques années plus tôt. Je loue un appartement. Seule avec ma solitude, j’ai du mal à m’en sortir. Pour moi, le monde s’est simplement effondré. J’ai l’impression de complètement perdre pied. La solitude me pèse. Je décide alors de venir en aide à une jeune adolescente en adoptant sa fille. Je lui laisse fréquenter sa fille quand elle le souhaite, je lui laisse aussi le prénom qu’elle lui avait donné. C’est en mai 2008 que je deviens mère d’une petite fille. L’un des plus beaux cadeaux que j’ai eu.

J’ai vécu cinq années magnifiques avec cette petite fille. Je l’ai chouchouté comme une petite princesse. Sauf qu’elle a été emportée pour une maladie infantile. Est-ce que j’ai eu du mal à m’en remettre ? Oui mais j’ai toujours voulu me montrer forte. Pour Chelsie principalement. J’essaie d’être là pour elle et lui conseille de partir. C’est sans doute la meilleure chose à faire. On ne peut pas oublier quelque chose comme ça mais on peut essayer de prendre un nouveau départ. J’ai finis par rencontrer Asher. J’avais l’impression de revivre avec lui. Il a essayé de me changer les idées, il a même réussit à me faire croire que rien n’était de ma faute. Que je n’y étais pour rien. J’avais l’impression de réussir enfin quelque chose puisque j’avais l’impression de tout raté depuis quelques années. Seulement après quelques mois de relation, on a eu une dispute. Une énorme dispute. La raison ? Je ne saurais même pas vous dire de quoi c’est partie, je sais juste qu’on s’est crier des noms d’oiseaux et j’ai décidé de partir. Je ne voulais plus le voir Je ne voulais plus entendre parler de lui. Je ne me supporte plus, j’ai besoin de changer. Prendre le large. Prendre un nouveau départ tout simplement. Je fais ma valise et prends le premier avion pour les Bahamas. Je sais que je pourrais y retrouver Maïke, cette fille sur qui j’ai toujours pu compter malgré la distance qui a pu nous séparer. Arrivée aux bahamas, j’ai décroché un job dans un hôtel de la ville en tant que chef d’équipe de la piscine. Je ne sais pas vraiment où tout ça va me mener. Je verrais bien…