« Je ne vous conseille pas d’aller dans un ranch en talon aiguille, Mademoiselle.» me lança mon assistante. Je lui avais fait part que j’avais l’intention d’aller voir une certaine Lara Vane qui s’avérait être ma cousine. Je ne l’avais pas vu depuis un sacré moment et vu que je m’entendais plutôt bien avec elle lorsque nous étions petites, j’avais décidé d’aller lui rendre une petite visite à son ranch. Je soupirai lorsqu’elle me fit une réflexion : il était hors de question que je mette des chaussures plates et encore moins des baskets. Non mais oh ! J’avais une réputation à tenir. Et elle, elle avait un boulot à garder et ce n’est pas en faisant ce genre de réflexions qu’elle allait le garder. D’ailleurs, elle avait sans doute dû le comprendre vu qu’elle se ravisa de faire une réflexion sur ma robe bustier blanche. Elle me dit alors qu’elle allait demander à mon chauffeur d’avancer ma limousine. Je ne pris pas la peine de répondre, j’allais dans la salle de bain. Je pris le temps de me lisser mes cheveux et de me maquiller. Lorsque je me trouvais plutôt jolie, je pris mon sac Chanel et descendit en bas de l’hôtel.

Une bonne quinzaine de minutes plus tard, j’étais devant le ranch. Ma limousine ne passait pas inaperçue. J’attendis quelques minutes avant de sortir de la voiture. Mon chauffeur m’ouvrit la porte et je regardais quelques secondes autour de moi. Je n’avais clairement pas les chaussures adéquat, ni même la tenue faîte pour ce genre d’endroit mais qu’importe. J’étais un peu une princesse sur les bords et il était hors de question que je m’adapte à un environnement différent du mien. Je soupirais quelques secondes. Comment pouvait-elle vivre ici ? C’était complètement différent de mon bel hôtel où je passais du temps à me la couler douce, n’ayant aucun repas à préparer, ni  même de ménage à faire. Je m’avançais donc vers la porte et appuya sur la sonnette qui retentit. J’entendis un chien aboyé : génial ! En plus d’habiter dans un endroit qui n’était pas fait pour les talons de dix centimètres, elle avait un chien.

Je sortis mon téléphone portable, et patienta. J’espérais au moins qu’il y avait quelqu’un. Je détestais attendre pour rien. D’un autre côté, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même s’il y avait personne. J’avais qu’à essayer d’appeler avant. Sauf que ce n’était pas mon genre. Et puis, si j’avais prévenu, ça aurait coupé l’effet de surprise. Je rangeais de nouveau mon portable et croisa les bras, me retournant vers la rue pour voir s’il n’y avait pas une voiture qui arrivait au loin. C’est à ce moment-là, que j’entendis une clé tourner dans la serrure.

C
haque jour, je me lève à l'aube afin de nourrir les chevaux dans le bâtiment jouxtant la maisonnette que j'occupe, ensuite je prend mon
petit déjeuné. Finalement, avant de remonter prendre ma douche dans la salle de bain, je donne sa gamelle à Gaillard, mon superbe Terre Neuve me tenant compagnie et gardant le Ranch. Et enfin, je redescends en tenue d'équitation pour commencer le travail.

En plein milieu de la matinée... ou plutôt en fin de matinée, j'entends Gaillard aboyer à la porte de la maison. Je m'empresse de mettre pied à terre alors que je venais de finir de monter Darrin of Scota. Je confie le beau pur sang bai brun foncé pangaré à mon groom qui avait monté le parcours pendant que j'étais sur Darrin et je m'empresse de rejoindre mon chien. J'entends alors du bruit derrière la porte d'entrée, je demande d'un geste au terre neuve de se taire et j'enclenche la clé dans la serrure pour ouvrir. En découvrant la personne sur le pas de la porte, je fus légèrement choquée par sa tenue vestimentaire. Visiblement, cette jeune femme n'étais pas là pour un cours d'équitation ni même pour faire un tour dans l'écurie... Que pouvait elle bien vouloir ? Je m'empresse de lui poser la question en ces termes :

- Bonjour bonjour, que puis je pour vous ?

Mais à peine avais je terminé ma phrase que j'eus la sensation de connaitre mon interlocutrice. Je m'abstins de tout commentaire en ce sens pour être sure de ne pas me fourvoyer.

Je ne sais pas combien de temps j’ai attendu mais j’avais l’impression que ça faisait un sacré moment. En même temps, je n’étais pas d’un naturel patient. Je voulais tout, tout de suite. Je détestais qu’on me fasse attendre. Néanmoins, Lara, m’ouvrit enfin la porte. Je me retournais donc. Elle était devenue jolie. Non pas qu’elle était moche étant petite, mais elle était vraiment devenue toute mimi. Elle ne semblait pas me reconnaître. Moi aussi j’avais fait mon petit bonhomme de chemin depuis le temps : j’étais devenue célèbre, j’avais toujours quelqu’un pour me coiffer ou me maquiller. On avait pris des chemins complètement opposé, c’est sans doute pour ça qu’on s’était complètement perdue de vue. La porte ouvet, je vis le chien s’approcher : il n’était pas petit. Ce n’est pas que je n’aimais pas les animaux, c’est juste que s’était salissant et que ma robe à 2000 dollars n’allait certainement pas supporter d’avoir de la bave dessus. Je reposais mon regard sur ma cousine et lui souris alors :

« J’vois que tu te souviens pas trop de moi… » Pas d’agression dans ma phrase, s’était juste une constatation. J’ajoutais : « J’suis Kayleah, ta cousine… J’ai appris que t’étais dans le coin enfin, ton nom me disait quelque chose alors du coup, j’suis venue voir si s’était bien toi… »

J’appréhendais un peu sa réaction. Après tout, on était différente. Peut-être qu’elle n’avait plus envie de me parler même si on avait passé de super moment. Peut-être qu’elle détestait ce que j’étais devenue. Peut-être qu’on était trop différente maintenant pour s’apprécier. J’ajoutais ensuite :

« T’as l’air d’avoir bien réussis, en équitation. »

Je lui souris. S’était un compliment sincère, ce qui était plutôt rare chez moi. Mais Lara s’était ma cousine et du coup, je ne pouvais pas être méchante avec elle. Enfin, je disais ça mais avec Ophelia, je n’étais pas forcément gentille : je passais mon temps à la manipuler. Je lui faisais croire plein de trucs ou alors je lui faisais simplement faire des conneries. Je trouvais ça drôle. S’était tellement beau l’innocence. Jamais je ne pourrais être comme ça. J’étais trop terre à terre pour être naïve. Et puis, j’étais trop manipulatrice pour être naïve aussi. Mais bon, c’est aussi grâce à ça que j’avais réussi ma carrière d’actrice. Grâce à ça et à ma plastique de rêve.

E

n entendant le chien aboyer, je m'étais hatée de confier mon cheval à mon groom afin qu'il s'occupe des soins à effectuer après le travail

et avant de prendre le suivant, je m'empressais de rejoindre Gaillard, mon fidèle terre neuve. En le voyant s'agiter devant la porte d'entrée de la maison, je me doutais qu'il y ai une personne derrière, mais j'étais loin de me douter de qui j'allais découvrir en ouvrant ladite porte.

En effet, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant une splendide jeune femme. Je la reconnue immédiatement pour l'avoir vu à la télévision, mais je ne me souvenais pas que nous ayons de la famille en commun et je fus surprise lorsque j'appris de sa bouche que nous étions cousine. Il est vrai que la ressemblance après coup était frappante avec l'air de famille de la famille d'accueil dans laquelle j'avais longtemps été placée et que j'associais à ma propre famille. Ce qu'elle m’annonçait était donc tout à fait possible et probable. Aussi pourquoi une star de son envergure s'embêterait à venir sonner à la porte d'une championne d'équitation, peu connue du grand publique et des personnes méconnaissantes du monde équestre. Je restais donc un instant bouche bée avant de réaliser qu'il fallait peut être que je réponde à mon interlocutrice. Je ne savais pas trop quoi répondre à celle-ci mais je finis néanmoins par baragouiner :

- On... On est cousine ?!

Commençais je surprise. Puis elle me complimenta à propos de ma carrière équestre. Je souris mais baisser les yeux en même temps par timidité et impressionnée que Kayleah Scott-Wayne sache ce genre de chose à mon propos. Finalement, je lui répondis sur un ton timide mais néanmoins fier :

- En effet, je pense qu'on peut dire que j'ai atteint le summum du métier... Maintenant, je tente de me diversifier en conjuguant ma carrière. Mais et to... euh je peux vous tutoyer... Enfin, je ne sais pas... Toujours sur les tournages ?

Finis je en prenant soin de n'utiliser ni le tutoiement ni le vouvoiement dans ma question pour ne pas l'offenser. En effet, j'avais entendu dire que les stars étaient plutôt du genre susceptible et je ne voulais pas commencer mes retrouvailles avec ma cousine adoptive avec un point négatif pour origine.