L

a soirée de la veille avait été plutôt mouvementée, je l’avais débuté dans un bar où je m’étais fait aborder par quelques mecs sans importance, avant de tomber nez à nez avec quelqu’un que je connaissais déjà. Quelques paroles échangées ainsi que plusieurs verres ingurgités avaient suffi pour que nous nous retrouvions dans le même lit. Cette possibilité était déjà plus ou moins dans mes plans lorsque j’avais prévu de sortir. Je me réveillais donc en douceur ce matin, non loin de l’homme avec qui j’avais partagé ma nuit. J’ouvrais difficilement les yeux pour apercevoir que le soleil semblait déjà bien lever, ce qui n’était pas étonnant vue l’heure à laquelle nous nous étions endormis après nos activités nocturnes. Mais l’homme n’étant pas un inconnu, puisque c’était la deuxième fois que je le voyais, -ce qui pouvait s'avérer vraiment étonnant- je pouvais surement m’attarder un peu pour remplir mon taux de sommeil. Et comme il n’était lui-même pas réveillé, il n’y verrait pas d’inconvénient. Je me réinstallais donc confortablement dans les draps et refermaient les yeux dans l’espoir de me rendormir, bien caler dans mon oreiller.

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ontre toute attente, mon repos fut de courte durée puisque l’homme à mes côtés ne tarda pas à se réveiller, remuant et lâchant même un grognement. Légèrement perplexe, je me décalais, ne voulant pas me faire écraser s’il avait oublié ma présence, ni même tombé du lit. Après quelques instants sa voix brisa le silence, d’une manière bien peu chaleureuse, sans même un regard pour moi. Même s’il me proposa de petit déjeuner, sa proposition ne donnait pas tellement envie et n’avait pas spécialement ravi de ma présence. Je soupirais et lui répondait, commençant d’abord par rectifier sa politesse.

- Bonjour. Je marquais une petite pause et reprit. Un café ce sera bien, merci.

Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que je n’allais pas aimer son attitude envers moi. Loin de moi la gentillesse, j’arborais un air blasé tel que je savais si bien le faire. Je n’allais toutefois pas crier sur ce mec, qui m’était alors complètement indifférente et devais simplement me calmer. Et je ne connaissais qu’une solution à ça.

- Je peux fumer ?

Demandais-je à l’homme le plus normalement du monde, me redressant pour me caler contre le mur et tenant le drap contre ma poitrine.

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écidément je n’aimais pas ce type, il fallait croire que l’alcool faisait bien son rôle de changer les gens, puisque j’étais assez folle pour me retrouver dans son lit. Deux fois. Il devait bien avoir quelques qualités cachées, dévoilé par la boisson, ou alors c’était un très bon partenaire de lit. Quoi qu’il en soit, je ne m’en rappelais pas dans les détails et c’était surement mieux comme ça, d’ailleurs, comment il s’appelait déjà ? Je haussais les épaules, peu importe, je n’avais pas besoin de le connaître pour squatter chez lui et boire un café, avant de m’éclipser. Cependant, lorsque j’acceptais son offre, il me l’a remis en pleine figure en me disant que je devais y aller moi-même. Je le regardais en arquant un sourcil, il était sérieux et cela ne me plaisait pas vraiment. Aussi gentleman qu’un opossum mort celui-là. Je ne comptais pas aller m’incruster dans son appartement et abandonnait donc l’idée de boire ce café, demandant simplement la permission de fumer pour pouvoir calmer mes nerfs. Par chance, il accepta, à condition que je lui en donne une aussi. Il ne la méritait surement pas, mais je n’avais pas le choix, il fallait que je fume ou alors j’allais le tuer.

- D’accord.

Soupirais-je en levant les yeux au ciel. Je me tirais alors du lit, sans prendre attention à ma tenue, puisque de toute façon il me connaissait assez intimement pour ça, et parti à la recherche de mon sac à main. Je trouvais au passage mes sous-vêtements que j’enfilais adroitement avant de mettre la main sur mon paquet de cigarettes. Je retournais alors dans les draps et en coinçait une entre mes lèvres, avant de lui en tendre une. J’allumais la mienne, puis me penchais pour en faire de même pour lui. Je tirais ensuite quelques fois sur ma clope, attendant de me sentir légèrement apaisé, pour reprendre la parole et retrouvé mon éternel sourire, pour le taquiner.

- Ce café, il arrive alors ?
 

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e serait mentir que de dire que j’appréciais la compagnie de cet homme, mais bon, ce n’était pas pour ses qualités intellectuelles que je l’avais choisi la veille de toute façon. J’acceptais donc ses conditions pour fumer, soit de lui en donner aussi et je profitais du fait que j’aille chercher mon paquet, pour reprendre une tenue plus décente. Je reprenais ensuite ma place dans le lit, à côté du beau brun et allumait nos cigarettes, avant de ré-attaquer sur le sujet du fameux café, mais avec un ton plus amusé. Je le regardais donc, avec un sourire, mais contre toute attente, il ne sembla pas trouver ça drôle et je ne compris pas vraiment s’il essayait de faire vraiment une blague ou s’il se moquait de moi. Quoi qu’il en soit, ça ne me fit pas rire et je détournais le regard, en reprenant quelques bouffés de cigarettes, de nouveau blasé par son comportement.

- T’étais plus drôle hier soir.

Lâchais-je en soupirant. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il était si grincheux, alors que généralement les hommes étaient plutôt satisfaits après avoir passé une nuit avec une jolie femme. J’en venais presque à douter de mes propres performances, ce qui me vexerait assez. Après tout, c’était peut-être juste le genre à être de mauvais poil le matin et c’est pourquoi je n’en rajoutais pas lorsqu’il me fit le détail de son café, qui n’était pas pour les fillettes apparemment et je n’allais certainement pas faire ma difficile. Je haussais alors simplement les épaules et retirais ma cigarette de mes lèvres, pour répondre.

- Un café noir, ça me va. Tant que c’est toi qui le fait.

Je le regardais avec un sourire en coin. Je n’étais pas le genre à me faire traiter comme une princesse, mais il pouvait bien faire ça pour moi et c’était qu’un café, ce n’était pas trop demander selon moi.

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aire ma difficile n’était pas vraiment mon genre, ni de me faire servir ou quoi et pourtant, c’était bien ce que je demandais à mon compagnon de nuit. Sa gentillesse et sa joie de vivre laissait clairement à désirer et c’était donc ma petite vengeance de le faire travailler. Je n’avais pas envie de faire la boniche de service de toute façon, surtout que je n’étais pas chez moi et que même si je savais me servir d’une machine à café, je me voyais mal le faire chez un mec que je connaissais à peine. Souriante, ce qui n’était pas vraiment son cas, je lui expliquais ce que je souhaitais, légèrement fière en le voyant se lever. J’avais réussi et j’en étais plutôt satisfaite. En plus de ça, j’étais bien dans ce lit et je n’avais aucune envie d’en sortir, me plongeant un peu plus dans les draps en finissant ma cigarette. Mais ce moment fut de courte durée puisqu’il reprit la parole, me faisant part de sa soudaine bonté. Je levais les yeux au ciel et m’extirpait du lit, enfilant mon haut et replaçant mes cheveux, tout en faisant attention à ma clope, se terminant entre mes lèvres. Je le rejoignis à la cuisine et m’appuyait sur le plan de travail pour le regarder faire.

- Ce serait surement trop demander d’avoir les deux, non ?

Dis-je d’un air narquois. Si je continuais, je risquais surement de mourir empoisonné par mon café. Mais je commençais à prendre goût à le taquiner, savourant pleinement ma victoire et le matant quelques peu, même s’il était grognon, il fallait avouer que son cul était plutôt plaisant.
 

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