Je m’appelle Micahëlle. Je suis née à New York, le quatorze février mille neuf cent quatre-vingt-neuf. Oui, le jour de la Saint Valentin, la fête des amoureux. Pourtant, je n’ai jamais eu de relation sérieuse. Plus jeune, j’étais bien trop concentrée sur mes études et mon image. Dans la famille Pittsbury, il faut toujours soigner son image. La perfection. Voilà ce que mes parents veulent atteindre. Ils veulent être vus comme tel par tout le monde. Et au début, je suis entrée dans leur jeu. J’ai joué la parfaite petite fille, bien élevée et aimante. Je n’ai pas profité de mon enfance. Je recevais une certaine pression de la part de ma famille qui me poussait à ramener des bulletins excellents. Aucun droit à l’erreur. En contrepartie, j’obtenais tout ce que je désirais. C’est l’avantage d’avoir une famille riche.
J’ai un frère, nommé Noàm. Nous étions toujours comparés l’un à l’autre. Bien évidemment, j’avais le bon rôle aux yeux de tous. Mon frère n’était pas bien vu. Il n’aimait pas les règles qui nous étaient imposées. Alors il faisait tout pour y désobéir, pour ne pas rentrer dans ce cercle vicieux. Il jouait les caïds, faisait tout ce qu’il voulait. Boire, coucher, … Je ne disais rien. Je n’étais d’aucun parti. J’avais beau ne pas aimer les habitudes de ce frère trop irresponsable, je n’appréciais pas beaucoup plus que mes parents l’insultent. Ils n’avaient pas le droit de le rabaisser, de lui faire tant de reproches. Ou sinon, ils n’auraient pas dû le protéger. C’était l’inciter à recommencer, continuer ses conneries. Mais je n’ai jamais eu mon mot à dire dans l’histoire.
J’ai continué d’obéir à mes parents. Du moins, jusqu’à l’âge de mes seize ou dix-sept ans. À ce moment-là, j’ai voulu aider mon frère. Le comprendre. Peut-être même le faire changer. Mais au final, c’est lui qui m’a changé. Il m’a montré que je pouvais être libre. Il m’a fait goûter à la vie, la vraie. Il m’a incité à me libérer de mes chaînes. J’ai longtemps hésité. Si je le faisais, je devenais comme lui. Je devenais l’inverse de ce que mes parents voulaient. Mais j’ai fini par l’écouter. Être prisonnière de cette vie monotone, très peu pour moi. Je voulais profiter.
J’ai aussitôt changé d’orientation scolaire. J’ai fait ce que je voulais faire, et non plus ce que l’on me disait de faire. Ils voulaient que je devienne avocate, ou que je fasse des études de médecine. J’ai conscience de les avoir déçus, mais j’ai pris la décision de faire des études de photographie. J’ai réussis à terminer ces études, et même à trouver du travail. Je fais des photos pour plusieurs magazines, et j’écris aussi des articles pour certains d’entre eux.
À dix-neuf ans, j’ai sauté dans un avion. Évidemment, Noàm était avec moi. Destinations les Bahamas ! Le soleil, la plage. Comment dire non ? Je pourrais continuer te travailler en tant que rédactrice et photographe de là-bas. Avec un peu de chance, mes photos allaient être achetées par des compagnies de voyages. J’aurais aussi pût être virée. Dans le pire des cas, je me serais trouver un autre emploi. Mais ce qui comptait le plus, c’était le fait de partager encore de nouvelles expériences avec mon frère.