Aidhàn se réveille accompagné. Il ouvre les yeux, son visage est dans le cou de la jeune femme. Il sourit en respirant son odeur et serre à nouveau son étreinte sur elle, lui faisant échapper un petit soupir.  Depuis qu’il est sorti, Aidhàn a la belle vie. Les Bahamas sont un archipel parfait, qui lui convient parfaitement. Faire la fête, mettre de jolie fille dans son lit et s’amuser, c’est tout ce qui compte pour lui. Il est bien content de s’être cassé de Phoenix, cette putain de ville qui ne lui plaisais d’ailleurs pas tant que ça. En tout cas, c’est sur que rapport à ici, où il y a la plage pour mater les filles, un soleil constant et surtout, pas son crétin d’arrogant de connard de grand frère. Sa journée se passe plutôt normalement après le petit déjeuner au lit avec la déesse brune avec qui il a passé sa nuit : boulot, manger, plage. Finalement, il revient chez lui et se met devant la télé pour jouer à un jeu vidéo de guerre qu’il a récemment acheté histoire de se passer le temps, le temps de se faire une vie sociale dans le secteur.  Il entend sonner et fronce les sourcils : le brun n’attend personne. Il va ouvrir et manque de refermer la porte au nez de la personne qu’il trouve sur son perron : son crétin de grand frère. Il le déteste et ne lui a pas parlé depuis que Benji l’a envoyé en cure. Tu veux quoi ? Son ton se fait sec alors qu’il se contient pour ne pas soit lui envoyer un point, soit lui envoyer la porte en pleine gueule.

Il ne s’est pas attendu à revoir son frère, jamais au grand jamais. Il ne veut plus le voir, il pensait avoir été on ne peut plus explicite à ce sujet. Aidhàn ne veut plus le voir, c’est on ne peut plus certain, ce connard fini qui se trouve être un concentré d’egocentrisme en a trop fait, il l’a envoyé trop loin. Il ne veut plus le voir et el trouver sur le pas de sa porte lui donne simplement l’envie de lui cracher à la gueule. Mais ayant été un minimum élevé, contrairement à d’autres comme son frère indigne, il ne le fait pas. Bonjour à toi aussi, frangin. Aidhàn lui lance un regard mauvais. La ferme. On est pas frères. Tu n’es pas mon frère. Il crache chacun de ses mots, presque. Il le hait, le maudit au plus profond de son être. On peut parler une minute ? Aidhàn serre les dents. Oui, mais tu restes dehors. J’essaie d’avoir une maison normale. Alors comme tu le vois, je ne suis pas défoncé, maintenant tu peux partir et retourner très loin. C’est bon ? L’homme dit entre ses dents.

Il ne veut pas de son enfoiré de frère chez lui. Pour être tout à fait clair, en fait, s’il pouvait lui loger une balle entre les deux yeux après l’avoir torturé pour le simple motif de l’avoir envoyé en cure de désintox à l’autre bout du monde comme un malpropre. Aidhàn l’a très mal pris et il ne compte pas le pardonner de sitôt à son aîné. Moi ? Partir très loin. C’est fou comme tu as de l’imagination, frangin. Grey le cadet lève les yeux au ciel et tressaille à l’entente du surnom que son frère lui donne. Tu es plus pathétique sobre que défoncé en fait, c’est triste. Il lève les yeux au ciel et ouvre en grand la porte. Le raté de la famille t’accueille dans son humble demeure, monseigneur. Son ton se fait hypocrite, ses yeux lancent toujours autant des éclairs. Il claque la porte et regarde l’homme. Tu veux quoi ? Vite et bien. J’essaie de limiter le contact avec des enfoirés et des enflures au maximum. Il dit en haussant les épaules, allant se servir un café sans même en proposer un à son aîné.