« A plus tard, maman, je t’aime » Je raccroche le téléphone et inspire à fond. Ma sœur aînée, Naïs, a eu un grave accident trois semaines auparavant. Elle s’est réveillée de son coma, il y a à peine une semaine, traumatisée : son bébé, mon neveu, était mort sans jamais voir le jour. Incapable de m’adresser directement à ma sœur, je prends des nouvelles via mes parents, présents sur l’île depuis quelques mois. En fait, je n’ose simplement pas aller la voir de peur d’être maladroit dans mes paroles, comme à mon habitude. Je me sens terriblement con et inutile. Et ce sentiment commence à s’étendre dans tout ce que j’entreprends. Epuisé, je m’effondre sur mon lit. Je me contorsionne pour retirer mon jean et ma chemise de boulot avant de me glisser sous les draps et m’endormir aussitôt.
Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est quand j’ouvre à nouveau les yeux. En sueur, je me lève et me jette presque dans la douche. L’eau me fait le plus grand bien et je n’ai plus sommeil, à présent. J’enfile rapidement un jogging avant d’allumer la télé. Les programmes de nuit ne sont jamais très intéressants mais ça passera le temps. Un bruit puis un juron me font sursauter. Je crois reconnaître la voix, mais j’ai l’impression de rêver. Sans attendre, je me lève pour ouvrir la porte. Je découvre sur le perron une Micahëlle effondrée. Je me baisse, inquiet. « Micah ? Est-ce que tu vas bien ? » Stupide question. Ça se voit que  ce n’est pas du tout le cas. « Attends, laisse-moi t’aider. » Elle sent l’alcool mais je m’en fous. Je la soulève du sol et la porte jusqu’à mon canapé. « Dans quel état tu t’es mis… » je lâche en l’enroulant dans une petite couverture.

Micahëlle, celle dont je suis bêtement tombé amoureux, se trouve actuellement en face de moi, assise sur le canapé de mon bungalow et complètement soûle. L’inquiétude pour elle s’ajoute à celle que j’avais déjà pour ma grande sœur. Micah enlève la couverture de ses épaules et je soupire. Même sous l’effet de l’alcool, elle refuse mon aide. Finalement, elle se saisit de mes avant-bras et me tire vers elle. C’est de la torture. « Purée Kyle, tu sais pas à quel point … » J’attends la suite de sa phrase qui ne vient pas. Qu’est-ce que je ne sais pas ? Je m’apprête à lui poser la question mais sa main vint se placer derrière mon cou et ses lèvres viennent se poser sur les miennes. C’est l’explosion dans mon corps. Je n’ai aucune idée de comment réagir alors pendant quelques secondes, je ne lui rends pas son baiser. Ce moment, pourtant, je l’ai attendu une éternité. Enfin, je l’ai attendu depuis notre premier, au bar de l’hôtel. Alors, mes paumes se posent sur son joli visage et je l’embrasse avec toute la tendresse qu’elle mérite. Je retiens le goût de sa bouche, autant que je peux avant de me séparer d’elle, haletant. Micah n’est plus elle-même, ce soir, et profiter d’elle n’est pas du tout dans mes intentions. « Micah… » je murmure en prenant place à ses côtés. « Dors. On parlera de tout ça demain, d’accord ? »

Spoiler:

Ses yeux s'embuent de larmes et j'hésite à la prendre dans mes bras pour la serrer très fort. « Non Kyle … Je ne peux pas dormir sans te dire ce … que … » Ma main s'empare de la sienne, que je porte à mes lèvres pour y déposer un baiser d'encouragement. Bien qu'elle soit sous l'emprise de l'alcool, elle a l'air néanmoins assez lucide pour avoir conscience de ce qu'elle dit. « Si je dors, demain je n'aurais pas le courage de te dire ce que je ressens. Et je ne veux pas vivre plusieurs jours avec ce poids sur le cœur. Parce que tout ça, je le voulais pas. Te haïr pour finalement t'aimer. Et puis j'ai peur … » J'ai l'impression de planer. Je la regarde, sans voix. Mon cœur bat tellement fort dans ma poitrine, que le sentir exploser ne m'étonnera même pas. Je n'ai toujours pas lâché sa main et je la presse doucement avant d'essayer d'aligner trois mots convenables. « Je...ne sais pas quoi te dire. » Abruti. Ça va l'aider, ça, tiens. Je prends une grande inspiration avant de continuer. « A vrai dire, si, je sais. » Mes doigts libres viennent soulever légèrement son menton pour l'obliger à me regarder dans les yeux. « Je t'aime, Micah. Bordel, je suis amoureux de toi. N'aies pas peur, il n'y a rien d'effrayant là-dedans, je te le promets. Je veux être avec toi, peu importe si je dois patienter une éternité parce que je ne te brusquerai jamais, tu m'entends ? Jamais. Alors prends le temps qu'il te faut. » Je dépose un baiser au coin de ses lèvres puis lui sourit. « Je t'aime. »  

Je me suis enfin confié. Jamais je n’ai été aussi sûr de toute ma vie. A la fin de mon monologue, le regard troublé de Micah me rassure. Je dépose un baiser au coin de ses lèvres pour marquer le début de quelque chose. « Je t'aime aussi ... » répond-t-elle. Mon cœur manque un battement et j’ai envie d’éclater de rire, joyeux, alors qu’elle se serre contre moi. Je suis tellement heureux que j’en oublie presque qu’elle est encore sous l’effet de l’alcool. Alors, quand elle m’embrasse, je lui retourne son baiser avec tendresse puis lui caresse les cheveux. « Tu peux te reposer maintenant. » dis-je dans un souffle. « Tu veux rester là ou tu veux aller te coucher dans mon lit ? » Je la regarde, réalisant à peine qu’elle est mienne, à présent. Je me fiche de l’endroit qu’elle va choisir pour passer la nuit, je souhaite simplement la serrer aussi fort que possible et m’endormir à ses côtés.  

« Dans ton lit ? » J'éclate de rire alors qu'elle pose une main sur mon torse et y trace des ronds invisibles à l'aide de son index. Plus je laisse courir mon regard sur elle, ses yeux, son nez, sa bouche, et plus mon désir grandit. Je la veux. Je la veux mais le fait qu'elle ait bu m'empêche de faire quoi que ce soit. Mais ses confessions sur ses sentiments ont été tellement sincères que je doute réellement qu'elle n'ait parlé qu'à cause de l'alcool. Peut-être que le fait de boire n'a fait que lui donner le courage qu'il lui manquait. « Très bien, dans mon lit. » Je l'écarte doucement pour me lever avant de me tourner vers Micah. Je glisse un bras en-dessous de ses genoux puis autour de son dos et la soulève sans mal. « Tu vas être bien sage, n'est-ce pas ? » dis-je en riant en lui adressant un sourire un quoi. Je l'emmène jusqu'à ma chambre et tente d'ignorer le bordel qui y règne. Je l'installe doucement sur les draps défaits puis retire mon t-shirt avant de me laisser à côté d'elle. « T'ais-je déjà que tu es magnifique, Micah ? » lui demandé-je d'un ton exagérément mielleux. Sans même lui laisser le temps de répondre, je m'empare de son visage pour l'embrasser. J'y mets toute la passion et l'amour que j'ai pour elle. Je souhaite qu'elle comprenne que les mots ne sont pas assez puissants pour exprimer ce qu'elle me fait ressentir. Quand je m'éloigne légèrement d'elle, je murmure. « Je vais craquer. »  

« Je t’aime. » répond simplement Micah avant de m’embrasser à nouveau. J’entoure son corps de mes bras et je la serre le plus fort possible contre moi. Notre baiser est encore plus passionné et fervent que ceux que nous avons échangés jusqu’ici. Elle se place sur moi et je la laisse faire, m’agrippant à sa main le plus fermement possible, comme si elle avait l’intention de s’envoler et de me laisser seul, allongé sur le lit avec pour seul souvenir le goût de ses lèvres. Mon corps bouillonne de désir pour elle, Micahëlle, celle pour qui mon cœur bat depuis, ce qui me semble être, une éternité. Le silence dans ma chambre nous entoure, on entend juste le contact de nos lèvres et, je crois, nos cœurs s’affoler dans nos poitrines. Le mien, en tout cas, devient complètement fou. Dans un geste sûr, je stoppe notre baiser pour lui retirer son t-shirt. Il craque à cause de la violence que j’y mets. Je veux qu’elle se déshabille tout de suite. Je veux découvrir chaque parcelle de sa peau, la toucher, la mordiller et la caresser jusqu’à m’en brûler les doigts. J’inverse nos positions et je me retrouve au-dessus d’elle. Je quitte ses lèvres pour déposer un tas de baisers dans son cou, puis sur son épaule. Mes mains remontent de ses hanches jusqu’à sa poitrine, là où j’enfouis ma tête en maugréant un « Enlève ça, ça n’a rien à faire là. » concernant son soutien-gorge. Mes doigts glissent jusqu’à la braguette de son pantalon. Le mien devient étroit. J’ai besoin de lui faire l’amour, maintenant. J’ai besoin de sa chaleur et de ses mots doux. En fait, je crois que j’ai juste besoin d’elle. Besoin d’elle et de rien d’autre.

J’observe Micah retirer son soutien-gorge, appuyé sur un coude, les lèvres pincées de désir. Quand elle y parvient, je lui arrache presque des mains, tandis que les siennes descendent jusqu’à mon pantalon, définitivement trop étroit, à présent. Elle m’embrasse, et je lui rends chaque baiser avant l’aider à m’en débarrasser. « Putain Kyle, j’ai envie de toi » lâche-t-elle en déposant ses lèvres sur le haut de mon corps. J’ai l’impression de flotter, c’est comme dans un rêve. En l’embrassant sur la mâchoire, je retire le dernier vêtement qu’il me reste. « Moi aussi, Micah. » je murmure. Je me redresse pour lui tirer le sien avant de l’envoyer valser dans la pièce. Tant pis, on le retrouvera demain. Il ne reste plus que sa putain de culotte, de quoi devenir complètement fou. Mes doigts remontent le long de sa jambe, puis glissent à l’intérieur de sa cuisse. Je la frôle entre intentionnellement, avec un léger sourire malicieux. « Tu m’en voudras pas si je déchire le tissu, hein. » dis-je en tirant sur le dernier vêtement qui nous sépare. Je ne pense même pas à me protéger car cela ne vient même pas à l’esprit. Je suis tellement sous l’effet du moment, empli de désir et d’amour que le reste, je m’en fous royalement. Micah est belle, dévoilée, enfin nue sous mon corps et à vrai dire, je n’attends pas une seconde permission de sa part pour l’embrasser à pleine bouche et me lier tendrement à elle.