Puisque je ne travaillais pas aujourd'hui, j'avais propose à ma meilleure amie de passer une journée tranquille à la plage. Le point positif, c'est qu'aux Bahamas, les températures permettaient de se baigner en plein hiver. A l'heure prévue, je m'étais rendu dans notre coin un peu isolé habituel à côté des rochers. J'étais le premier arrivé. Une fois installé, la serviette étendu et posé, je m'emparai de mon téléphone pour prévenir Brooke qu'elle était maintenant en retard, le sourire aux lèvres. Grouille tes fesses, le sable et moi t'attendons. Une fois cela fait, je me couchai, torse nu, les bras derrière la tête, sur ma serviette en sifflotant.

Une pluie de sable me fit bondir. Brooke était là, contente de sa connerie, visiblement. Saloperie. Je retirai les grains de mon torse en riant, tandis qu'elle posait son sac au sol. « Voilà, je suis là ! Et pas si en retard que ça, t’exagères ! » Je résistai à l'envie de faire la même chose à son sac. « Enchanté de te voir aussi, Brooke ! » J'attrapai mon téléphone pour lui montrer l'heure. 15H05.« Je suis arrivé à 15H02. A partir de ce moment, tu as commencé à avoir du retard, considérant les deux minutes que je retire parce qu'on avait dit à quinze heures pile poil, tu as trois minutes à rattraper. Qu'est-ce que tu vas faire ? » Je lui servis un grand sourire, satisfait de ma logique infaillible.

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Je regardai Brooke s’asseoir sur sa serviette, visiblement en train de se retenir de rire. Puis, elle reprit un air plutôt sérieux en lâchant : « Je sais pas, mais on va bien trouver je pens-…»  Vlan ! Et une poignée de sable dans la gueule de Kyle, une ! Je poussai un cri de surprise. Le sable me griffa légèrement la peau. Brooke se releva et courut pour s’éloigner de moi alors que je me levai à mon tour. Coup de chance, ma meilleure se retrouva à terre, couverte de sable collant. Je m’approchai d’elle, mort de rire. « Siouplait, me faites pas d’mal m’sieur ! » Je la plaçai sur mon épaule en sac à patates en un quart de seconde. « Attention, gros cachalot à la dérive  ! » hurlai-je avant de courir dans l’eau. « Je vais te réhydrater, Moby Dick ! Tu vas vivre ! »

Je courrai aussi vite qu’il m’était possible dans l’eau. Brooke riait à gorge déployée, installée comme un vulgaire chiffon sur mon épaule. « Mais nan ! Laissez-moi … sur la terre ferme ! Je suis sûre que… Que je pourrai m’int… m’intégrer ! » L’eau n’était pas très loin de mes hanches, maintenant et c’était plus difficile de courir alors j’hurlai « Non ! Jamais ! » avant de jeter Brooke alias Moby Dick dans l’océan. « Rejoins ta famille, adieu ! » lâchai-je en la regardant couler. J’étais pris d’un fou rire affreux, comme j’en avais l’habitude avec ma meilleure amie, et ça faisait du bien. En attendant qu’elle remonte, je programmai une deuxième vengeance au cas où la dame Hetfield décidait de remettre ça.

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Brooke atterrit dans l’eau, fidèle à la lourdeur d’un cachalot. J’attendis sagement en riant, qu’elle remonte à la surface. Seulement, elle ne le fit pas en douceur : Brooke sortit de l’eau tel un geyser en poussant un cri étrange et puissant. Surpris, je reculais d’un pas en sursautant et mon amie se laissa tomber sur moi. Je n’eus même pas la force de tenir sur mes jambes afin de la voir recouler toute seule. Je me retrouvais, alors, sous l’eau avec elle puis à tâtons, m’appuyai sur sa tête pour m’aider à remonter plus rapidement qu’elle. Hilare, je repris mon souffle et lâcha, quand elle aussi fut hors de l’eau. « Et bah, putain ! T’es vraiment une malade. » Je secouai la tête pour essorer légèrement mes cheveux –et l’arroser en même temps. « Ça m’étonne qu’ils ne t’aient pas encore enfermée. »

Je fixai Brooke qui venait de remonter à la surface, ses cheveux faisant rideau devant son visage avant qu’elle ne le repousse en arrière. Alors que j’avais fait remarquer que ma meilleure amie était définitivement atteinte du cerveau, celle-ci m’adressa un sourire plutôt étrange, qui lui donnait un air de psychopathe avant de répondre « Qui te dit qu’ils ont pas déjà essayé ? » Décidant de jouer le jeu, je levai les bras vers elle et avançai d’un pas. « Ecoute-moi bien, Brooke. Je ne sais pas ce que tu as derrière la tête mais je vais te demander de rester calme. » J’approchai lentement d’elle en tentant de ne pas rire. « Je vais te ramener à l’aquarium pour cachalot déjanté ! » ajoutai-je en l’attrapant par la taille et en tournant sur moi-même. Je ne la coulai pas une énième fois, cependant. Je crois qu’elle avait avalé son quota d’eau salée pour la journée.