Aténaïs était arrivée en ville une semaine plus tôt, sans savoir ce qui l’attendait. L’île était belle, certes, mais elle ne voyait pas en quoi elle lui serait utile vis-à-vis de sa fuite. Rafael ne l’avait appelé qu’une seule fois, le jour même de son arrivée. Au goût de la jeune fille, ce n’était pas suffisant. Mais elle allait tout de même faire ce qu’il lui avait demandé ; commencer une nouvelle vie, ce qui impliqué se faire des amis et trouver du travail. Or, pour la première catégorie, elle était bien trop méfiante pour copiner avec qui que ce soit pour le moment. Ne lui restait plus qu’à trouver du travail, ce qui n’était pas facile. Avant de postuler dans un bar, elle comptait bien faire de tour de Nassau pour trouver le travail pour lequel elle avait été formée. C’est en vagabondant de ci de là qu’elle tombât sur un domaine où s’étendait des prés à perte de vue. Tandis qu’elle s’engageait dans une allée, elle observât les chevaux brouter paisiblement. Certains relevaient la tête sur son passage, d’autre n’y faisaient même pas attention. Voir tous ces équidés lui fît penser à sa jument, restée en Italie. Peut-être un jour trouverait-elle le moyen de la faire rapatrier ici. Elle secouât la tête pour éviter toutes les pensées nostalgiques qui l’envahissaient et, plutôt que d’aller frapper à la porte du ranch qui se trouvait en contrebas, Naïs s’arrêtât devant un enclos où un cheval semblait attendre une petite attention. Elle l’observât quelques instants avant de sursauter lorsque quelqu’un arrivât dans son dos.

Comme tous les jours, j'avais commencé à travailler pour ma passion et ma carrière aux aurores. Ainsi, dès le levé, j'étais sortie afin de nourrir mes chevaux. Ensuite, j'étais rentrée pour prendre mon rapide petit déjeuné avant d'enchainé sur une douche toute aussi rapide. Et finalement, je redescendais pour sortir le quart de mon cheptel équin au pâturage en compagnie de mon groom. En effet, l'été était le moment opportun pour faire profiter à mes amis chevaux d'un petit instant de bon temps. Le reste du temps ils y avaient certes accès mais celui ci était plutôt de manière restreinte par rapport à cette période ci. Au début de l'été, j'avais donc parqué mes pâtures afin de pouvoir faire paitre mes chevaux dans un grand espace, avec les copains à coté mais sans risqué qu'ils ne se blessent les un les autres entre eux. Mais afin de ne pas perturber le transit de tout cela, je procédais par quart. Ainsi le premier quart en pâture travaillerai en début d'après midi, le second en fin de journée, le troisième allant en pâture en début d'après midi était celui que je travaillais donc les premiers au matin et le dernier quart en fin de matinée.

Bref, au début de la matinée de ce jour là, j'avais donc commencé par faire travailler le troisième quart. J'avais donc monté ceux ci, alternant obstacle, dressage et longe enrêné, en faisant bien sur attention au travail des jours précédents. Mon groom s'occupait des soins avant et après le travail afin que je puisse travailler chacun de mes chevaux au mieux, mais à chaque fin de séance, je prenais tout de même le temps de faire un câlin et de donner une friandise avant d'enchainer avec le suivant. Ce lot, c'est tout ce que je connaissais depuis si longtemps que je ne voyais pas ma vie autrement. Au milieu de la matinée, j'allais en compagnie de mon groom jusqu'aux pâtures afin de rentrer les chevaux du premier tour pour y mettre ceux du second quart. Néanmoins, en remontant l'allée, je constatais qu'il y avait là une personne entrain de copiner semble-t-il avec [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Je m'approchais de l'enclos afin de voir ce que cette personne voulait. Il s'agissait d'une jeune femme blonde qui devait avoir plus ou moins le même âge que moi. A proximité, je me présentais afin de découvrir l'objet de sa visite :

- Bonjour, Lara Vane, propriétaire des lieux, je peux vous aider ?

Fis je en lui tendant la main de manière professionnelle. On ne sait jamais, toutes personnes entrant dans le ranch, venaient généralement pour quelque chose de bien particulier, c'était loin d'être un endroit où l'on pouvait se perdre si facilement. Cela pouvait être une cliente à la recherche de cours d'équitation, ou bien une personne souhaitant investir dans un cheval de concours de haut niveau, ou encore une personne cherchant du travail, cela arrivait néanmoins plutôt rarement mais une fois de temps à autre c'était tout de même le cas.

Les quelques caresses qu’elle avait prodiguées à l’équidé firent baisser sa méfiance. Elle qui était pourtant constamment aux aguets n’avait pas remarquée que quelqu’un approchait. Ce fût le mouvement du cheval qui trahit cette présence ; il levât la tête, redressât ses oreilles et fixât un point derrière la jeune italienne. Celle-ci se retournât soudainement et portât automatiquement sa main sur sa hanche alors que son arme ne s’y trouvait pas. Ses vieux réflexes la trahiront un jour. Reprenant son sang-froid, elle relâchât ses muscles tendus et sourît à la brunette qui venait de se présenter sous le nom de Lara Vane, propriétaire de ce ranch. Elle saisît sa main et la serrât fermement, comme à sa coutume. Ce nom ne lui était pas inconnu, mais elle se demandât où elle avait bien pût l’entendre avant aujourd’hui.

▬ Athénaïs Vitale, enchantée.

Elle se présente tout naturellement, sans réserve, tandis qu’elle jauge du regard celle qu’elle reconnait être la championne olympique. Pour autant, elle ne montrât aucun signe d’admiration. Mieux vaut taire les informations les plus inutiles et aller à l’essentiel.

▬ Et oui, je pense que vous pouvez m’aider. Je suis arrivée à Nassau tout récemment et je cherche un emploi. Étant donné que j’ai grandis entourée de chevaux et que j'ai, si on peut dire, appris le métier de chuchoteur, j’ai pensé qu’être employée ici serait une meilleure idée de que travailler dans un Starbuck.

Elle terminât cette phrase en riant légèrement. Une douce musique qu’elle détestait au plus haut point car il l’avait discrédité plus d’une fois auprès des mafieux qu’elle côtoyait avant son exile. Néanmoins, paraitre amicale et positive ne pouvait qu’être à son avantage. Du moins, si la cavalière Vane cherchait des employés pour l’aider.